Ils l’on fait !
Hier, à Francfort, des Bleus étincelants ont battu le Brésil, quintuple Champion du Monde et détenteur du trophée. Zinédine Zidane et ses partenaires affronteront, mercredi, à Munich, le Portugal, pour le compte de la demi-finale du Mondial. Berlin n’est plus très loin… Tout simplement énorme !
Cocorico ! Vive la France ! Vive les Bleus ! Super ! Inouï ! Un vrai exploit !
Enorme ! Tels sont les superlatifs qui montent des tribunes de Francfort, au coup de sifflet final, où huit à dix milles suppor- ters français ont pris place.
Eux, qui, avant le choc, avaient du mal à se faire entendre face à vingt-cinq milles Brésiliens, peuvent enfin donner de la voix et laisser éclater leur joie. Zinédine Zidane et ses partenaires ont fait chuté les Champions du Monde en titre, rien que ça ! Cela vaut bien une Marseillaise pendant que les supporters auriverde, effondrés, quittent le stade.
Les Brésiliens ne broderont pas une sixième étoile sur leurs maillots, la faute à une équipe de France qui a tutoyé les étoiles, hier, dans un Waldstadion chaud-bouillant. Désormais dans le dernier carré, les Tricolores se prennent à rêver de faire aussi bien qu’en 1998. Les stars brési- liennes n’ont pas brillé, les Français, eux, ont été étincelants. «Il faudra encore plus hausser notre niveau de jeu car le Brésil est meilleurque l’Espagne», avait déclaré Lilian Thuram, le recordman de sélections chez les Bleus. C’est ce que les hommes de Raymond Domenech ont fait.
Thierry Henry joue et marque
Quatre-vingt-treize minutes durant, Claude Makelele et ses coéquipiers ont mordu dans la balle comme des morts de faim. Un ballon que les joueurs de la “Seleçao” ont été incapables de mettre au fond des buts du “divin chauve” qui, comme en 98, a gagné ses duels face à un Ronaldo bien timide comme toute la “Seleçao”. Hier, les Brésiliens étaient Français à l’image d’un Zinédine Zidane tout simplement énorme. Il a tout fait, roulettes, coups du sombrero, passes au millimètre, bref du grand art ! «Le problème chez les Brésiliens c’est que lorsqu’ils ont le ballon, ils ne le rendent pas ! Quand nous l’aurons, il sera très important de bien l’utiliser», avait déclaré Thierry Henry avant la rencontre. Comme sou- vent quand deux équipes qui se connaissent bien s’affrontent, cela se joue sur un détail, un coup de pied arrêté. Ce fût le cas. Thierry Henry, sur le banc en 98, est cette fois bien sur la pelouse et Dida a pu s’en apercevoir ! Le chemin qui mène un peu plus près des étoiles passe par Munich, mercredi, face au Portugal. En attendant, hier, c’était bien la fièvre du samedi soir dans le Waldstadion de Francfort. Le rêve est en route !
Reportage en Allemagne : Yves Tainturier