Ils boudent les boîtes de nuit, le bien-être avec leurs amis a migré
Dès 2020, autrement dit il y a un siècle, le nombre de boîtes de nuit en France était très, très loin de son niveau 20 ans plus tôt. Ringardes, les sorties en discothèques ? Fin 2022, une étude d’une entreprise britannique du secteur de « l’évènement » enfonçait le clou, en avançant des explications à ce désintérêt pour le « clubbing ».
Si la publication l’été dernier d’une étude de Keep Hush n’enterre pas le secteur des boîtes de nuit, elle conclut tout de même à un abaissement notable de leur pouvoir d’attraction. Les fameux « Millenials » (ou « génération Y », tranche d’âge qui englobe grosso modo les 26-41 ans) seraient… 13% à être partants pour une sortie « clubbing ».
C’est que l’alcoolisation excessive ferait bien moins rire aujourd’hui qu’hier ; et même topo pour les stupéfiants. La cigarette elle-même serait de plus en plus accessoire, c’est dire si les demoiselles déconsidèrent la contenance, déjà, qu’elle donnait à leurs aînées.
La gestion des budgets évolue peut-être, et aller en boîte, c’est payer une entrée et des consommations.
Le Covid a été un rude coup pour le secteur. Le principe d’une épidémie, c’est d’intégrer que « l’autre » incarne le danger – éventuellement ultime. Si le virus circule désormais faiblement, la peur apprise a « une traîne » : son souvenir, et pour peu qu’il ait bien chamboulé les esprits, il se réactualise.
Et puis les piqûres sont apparues. Il y a eu les faits, certes, les imitations pour faire les malins, mais surtout la résonnance : aller en boîte a pu mettre en tête que c’était courir un risque pour les demoiselles.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr