Il y a course et course – L’édito de Christophe Bonnefoy

Notre planète semble lancée dans une course folle. Folle et destructrice. Les seules dernières 24 heures nous en ont encore fourni la preuve. Les victimes d’insomnie ont pu assister dans la nuit de mardi à mercredi, à la conférence de presse surréaliste d’un Trump qui rêve de revenir aux affaires. Le Républicain déchu est prêt à se voir confier à nouveau les rênes des Etats-Unis. Mais on devine en l’écoutant que son retour serait pire que le mal. Propos inconscients et quasiment guerriers.

La situation en Ukraine aura, elle, fait craindre le dérapage de trop, avec une Pologne touchée par un missile meurtrier. Mais pour le coup, même si Poutine a presque totalement lâché les freins dans son attaque hasardeuse contre son voisin, il semble bien que la Russie n’ait jusqu’alors pas visé d’autres territoires que ceux qu’elle tente d’annexer depuis février. L’explosion qui a fait deux victimes en Pologne serait ainsi le fait… des Ukrainiens. Pas intentionnellement, mais en voulant se défendre contre une attaque de Moscou. Comme quoi, soit dit en passant, il ne faut jamais tirer de conclusions trop hâtives, même en temps de guerre, et même si on sait le maître du Kremlin capable du pire.

Tentons le rêve, ça changera. Essayons de remplir nos yeux d’un peu de poussière d’étoiles. Justement, une autre course vient de démarrer : celle du retour sur la surface de la Lune. La Nasa a, enfin, réussi à faire décoller sa fusée dans le cadre de son programme Artémis. Il ouvre la voie à un retour de l’Homme sur le sol jadis foulé par Armstrong. Mais ne nous leurrons pas. Il y a forcément, derrière ce programme, des intérêts qui n’ont rien à voir avec l’espoir un peu fou d’investir l’Univers et découvrir ses mystères. Là encore, on est plus dans la stratégie géopolitique que dans un bon vieux film de science-fiction. D’ailleurs, retrouver le sol lunaire, d’accord. Mais si c’est pour faire de notre satellite ce qu’on a fait de notre Terre, ça peut faire frémir… et pas de plaisir.