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Il y a 80 ans, la déportation d’un étudiant de Chalindrey

Jean Mureau (1919-1925) est mort à Oranienburg. Portrait paru dans « Des Haut-Marnais internés et déportés », club Mémoires 52, 1995.

Fils d’un pharmacien, Jean Mureau était étudiant en médecine lorsqu’il a été arrêté puis déporté le 1er mai 1942. Il est décédé dans un camp de concentration à l’âge de 25 ans. 

Jean Mureau est né le 20 décembre 1919 à Sainte-Maure-de-Touraine (Indre-et-Loire). Sa famille vient habiter au début des années 30 à Chalindrey, où le père s’est installé comme pharmacien. Après ses études secondaires à Dijon, le jeune homme est inscrit à la faculté de médecine de Nancy.

Jean Mureau devait venir passer des vacances en famille à Chalindrey, lorsque, sur dénonciation, il est arrêté le 28 mars 1942, à la Cité universitaire de Nancy.

Par une communication anonyme, les parents du jeune homme apprennent qu’un groupe d’étudiants – dont leur fils – vient d’être arrêté et emprisonné à Charles-III. M. Mureau et son gendre se rendent immédiatement près des autorités allemandes, en Meurthe-et-Moselle, pour obtenir des informations. Ils sont éconduits…

« Très mauvaise santé »

Plusieurs semaines plus tard, les parents reçoivent une carte, rédigée par un inconnu, indiquant que « la cousine Jeanne est vivante »… Par la suite, ils apprendront que Jean Mureau est incarcéré à la forteresse de Breslau, en Allemagne. Dans la cellule qu’il occupe d’abord seul, un deuxième détenu arrive. C’est le Dr Chauvenet, de Thouars.

Jean Mureau se souvient alors que sa sœur avait connu la famille Chauvenet lors d’un séjour chez des amis, dans cette ville. Le contact est vite établi. Le docteur trouve Jean Mureau en très mauvaise santé et insiste pour qu’il sollicite une visite près du médecin allemand de la forteresse. Hélas, le lendemain de la visite, en plein hiver, Jean Mureau est dirigé sur le camp d’Oranienburg.

« Sa bonté »

« A la suite d’une supercherie montée par deux déportés, écrira l’historien Jean-Marie Chirol, tous les déportés du bloc sont dirigés vers un crématoire… Les anciens camarades de déportation de Jean Mureau ont unanimement souligné sa bonté, donnant des soins aux uns, un peu de sa maigre ration de nourriture à d’autres. »

Déporté le 1er mai 1942 de Metz à Trêves, puis à Wittlich, Breslau, Sonnenberg et Sachsenhausen, Jean Mureau est déclaré décédé à Sachsenhausen-Oranienburg le 15 février 1945. Il avait 25 ans.

Lionel Fontaine

l.fontaine@jhm.fr

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