Il y a 160 ans, un Jules Verne haut-marnais
Quelque 250 ouvrages – le premier écrit à l’âge de 17 ans -, 3 000 articles : l’œuvre de l’écrivain Henry de Graffigny est particulièrement féconde. Et particulièrement diversifiée : ses ouvrages sont dédiés aux sciences, à la science-fiction (on disait alors anticipation), au théâtre, etc. Etonnant personnage, donc, que ce Raoul Marquis, né le 28 septembre 1863 à Graffigny-Chemin, et qui a emprunté le nom de son village natal pour forger son pseudonyme.
Préfacées par son compatriote et ami Camille Flammarion, ses « Aventures extraordinaires d’un savant russe »» (1888) lui ont permis de suivre les traces d’un Jules Verne. Ses « Récits d’un aéronaute » ou son « Tour de France en aéroplane » faisaient écho à sa passion pour l’aéronautique, lui qui a effectué 45 vols en ballons (le dernier en 1923) ou qui a imaginé un « véhicule astral » (une navette spatiale) dans son roman « Voyage de cinq Américains dans les planètes » (1925).
En 1909, Henry de Graffigny, qui s’interrogeait sur la possibilité d’un voyage dans la Lune, a encore prophétisé l’émergence d’une « téléphonie sans fil ». Autant dire que le caractère visionnaire de cet auteur intrigue toujours. Comme il a intrigué un certain Louis-Ferdinand Céline, qu’il a côtoyé et qui s’est inspiré du chroniqueur haut-marnais, décédé en 1934 dans les Yvelines, pour brosser son personnage de Courtial des Pereires dans son roman « Mort à crédit ».
L. F.