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Il y a 150 ans, un massacre entre Marault et Brethenay

H I S T O I R E

Il s’agissait de volontaires meusiens et haut-marnais, réunis dans un corps-franc levé, le 22 septembre 1870, par un charcutier d’Andelot, le capitaine Pierre-Nicolas Bonnette. Le nom de ce corps-franc : les Volontaires de la Haute-Marne. Il réunissait quatre compagnies, dont l’une était aux ordres d’un commissaire de police en poste à Montiers-sur-Saulx (Meuse), le capitaine Charles-Hippolyte Dubos (et non Dubosque comme on peut le lire parfois).

Au 7 novembre 1870, seule la moitié nord de la Haute-Marne est occupée par les Prussiens. Ceux-ci se dirigent sur Chaumont. Ce sont des unités levées dans le département – garde nationale mobilisée, corps-francs – qui vont tenter de s’opposer à leur avance. D’abord, le 6 novembre 1870, à Provenchères-sur-Marne. Le lendemain, les hommes de la compagnie Dubos sont rassemblés dans le bois de la Chesnoye, entre Marault et Brethenay, visible toujours aujourd’hui depuis la déviation de la RN 67. Sans difficulté, l’ennemi fait prisonniers ces soldats improvisés. L’un de ces volontaires fait-il alors feu sur un Prussien ? C’est l’hypothèse avancée par l’ennemi. Sa réaction est terrible : 38 soldats meusiens et haut-marnais sont littéralement massacrés, dans l’après-midi. Rares sont ceux qui survivent. C’est le cas du caporal Labarrère, de Vavincourt (Meuse), pourtant touché à l’oeil par un coup de baïonnette, au poignet gauche par un coup de feu, et par 20 coups de sabre ! Parmi les victimes du massacre du 7 novembre 1870, il y a un officier corse, parent éloigné de Napoléon, le capitaine André-Napoléon Levie-Ramolino, âgé de 36 ans (la mère de l’empereur était une Ramolino). Le lendemain, les Prussiens font leur entrée dans Chaumont.

Aujourd’hui encore, un monument, « offert par les membres de la Société amicale et patriotique des combattants haut-marnais», perpétue le souvenir du massacre de Marault.

Un autre crime de guerre a eu pour cadre Nogent, un mois plus tard. Si l’état civil de la commune ne conserve la trace que d’un seul militaire décédé sur son territoire, de seize à trente soldats français et habitants auraient été victimes de la fureur prussienne, qui a incendié près de 90 maisons de la cité coutelière.

L. F.

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