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« Il me regardait mal » : l’alcool mauvais dans une fête à Bourg

Les faits se sont produits à la salle des fêtes du village de Bourg, près de Langres. (image d’illustration)

On peut rire, aimer, vomir, dormir, on peut aussi, l’ivresse venue, embrasser la bêtise, la méchanceté, la violence gratuite. Identifiée dans de nombreux dossiers de violences conjugales, la consommation d’alcool, excessive, est à l’origine de nombreuses rixes de fin de beuveries. A jeun, il est plutôt sympa ce type. Ivre, il ne l’est plus tellement, il le devient, violent.

La soirée promettait d’être belle, le 25 juin 2022, à Bourg. Une soirée ? Deux soirées. Lucas B et Tom S étaient invités à la première, les deux amis ont voulu s’inviter à la seconde, un classique. En mode « incruste », décidés à prendre part à l’anniversaire d’une lycéenne, les deux hommes, alors âgés de 20 et 19 ans, sont invités à quitter la salle des fêtes aux environs de minuit. Grisés par l’alcool, Lucas B et Tom S se présentent à nouveau. Il est 4 h du matin. Un des convives fume une cigarette aux abords de la salle des fêtes. Lucas B croise sa route. « J’ai été mis dehors, il me regardait mal, je lui ai demandé ce qui n’allait pas et il est venu sur moi, j’ai pris un coup, je l’ai pris par la gorge ».

Le fameux regard qui ferait tout basculer, un classique, là encore. Ce serait pour ainsi dire un poil la faute de la victime. Lucas B finit par se montrer plus précis. « J’ai voulu me défendre, j’ai imaginé qu’il allait m’attaquer ». Et puis… « J’avais bu, j’ai perdu mes moyens, je ne savais pas ce que je faisais ».

« J’ai inventé »

Et Tom S dans tout ça ? En garde à vue, le jeune homme a déclaré avoir porté « un coup » à un homme « qui se battait avec Lucas », « un coup de poing sur le côté, j’ai dû le toucher à la mâchoire, côté droit ». Changement de version à la barre du tribunal. « J’avais bu une dizaine de verres, je ne me souviens pas de la soirée, je me souviens simplement avoir été à la salle des fêtes. Je me suis basé sur ce qu’ont pu me dire des amis, je me suis accusé sans savoir, avec le stress, j’ai inventé ». Tom S n’aurait pas porté le moindre coup. Invitée à s’exprimer, la victime fit preuve d’honnêteté. « Lucas m’a demandé pourquoi je le regardais, il m’a frappé directement, j’ai été frappée par une autre personne puis par une troisième, Tom S, je ne peux pas vous dire s’il m’a frappé ».

« Roué de coups, au sol »

Alors, une simple rixe de fin de bal entre lycéens ? Un passage à tabac. Des ecchymoses des jambes au visage, une plaie ouverte au menton, une à hauteur d’un œil, dix jours d’Incapacité totale de travail (ITT).

« Ce jeune homme a été roué de coups, au sol, de façon gratuite et inexpliquée », tonna Me Gromek au nom de la victime, photographies en main. Oui, ce n’est pas joli à voir. Tom S répétait ne pas avoir souvenir du moindre coup. Sans forcément convaincre le procureur Djindian. « Le doute doit profiter à l’accusé, il s’agit d’un principe directeur, mais dans ce dossier, le doute n’a pas sa place, monsieur B a donné des coups, monsieur S également ».

Les prévenus étaient jusqu’alors inconnus de la justice. L’un travaille en qualité de « manœuvre », l’autre étudie. Les faits n’en sont pas moins d’une certaine gravité. Décisions ? Condamnés à huit mois de prison avec sursis, les condamnés devront solidairement réparer les différents préjudices de la victime à hauteur de 7 300 euros.

T. Bo.

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