Il faut aller dans la Meuse pour s’informer auprès de l’Adil
LOGEMENT. L’Agence départementale pour l’information sur le logement, connue sous le terme Adil, n’existe pas en Haute-Marne. A Saint-Dizier, on se déplace en Meuse pour consulter les juristes. Une convention avec le Conseil départemental a été signée avec la structure côte-d’orienne pour y remédier.
Besoin d’un conseil en matière de logement ? Votre propriétaire a retenu une partie de votre caution ? Avant de vous lancer dans des procédures qui peuvent s’éterniser, il est toujours intéressant de prendre l’avis de professionnels. Mais quand on habite en Haute-Marne, impossible d’aller à l’Agence départementale pour l’information sur le logement (Adil). La structure n’existe pas. Les Bragards ont de la “chance”, ils peuvent se rendre dans une antenne d’Ancerville, qui effectue des permanences tous les quinze jours, et discuter avec un juriste.
Il s’avère toujours surprenant de devoir s’adresser à un autre département pour traiter de ses problèmes. Ayant conscience de la situation, le Conseil départemental avait mis en place « un partenariat non officiel avec l’Adil de l’Aube », comme l’indique Adrien Guéné, directeur de cabinet au Conseil départemental. Mais le 17 décembre, une délibération a été votée pour officialiser un partenariat avec l’Adil de la Côte-d’Or. Désormais, si vous tapez Adil Haute-Marne sur un site de recherches, apparaît Adil de Chaumont mais avec… l’adresse de Dijon. Tout comme le numéro pour les problèmes de logements indécents et de loyers impayés renvoit sur la Côte-d’Or.
Les Hauts-Marnais pourraient être déçus. Selon Adrien Guéné, il n’en sera rien car « 95 % des dossiers se règlent par téléphone. Et puis, si on créait une antenne à Chaumont, le problème serait le même. Depuis Saint-Dizier, il faudrait une heure de route pour se déplacer à Chaumont. Il faut aussi avoir suffisamment de demandes pour implanter une antenne, qui nécessite des frais de structure et de fonctionnement », insiste le directeur. Ce dernier précise également que l’Adil forme des professionnels dans un certain nombre de structures, comme les CCAS, assurant qu’il n’y a « pas de trous dans la raquette ».
Des besoins selon l’Adil 21
Au sujet des besoins, il semble que l’Adil 21 n’a pas la même perception qu’au Département. « Les Hauts-Marnais sont demandeurs. Sur une année, on traite de 150 à 200 dossiers hauts-marnais, ainsi qu’une grosse partie du travail des assistantes sociales. Et on ne répertorie pas toutes les demandes, étant donné que notre travail pour le Département était expérimental, nous n’avons pas tenu les comptes, désormais, nous allons le faire », détaille Guylaine Chapuis, directrice de l’Adil 21. Il est vrai que le Département versera à sa structure une subvention de 8 000 € en raison du travail effectué.
L’Adil de Meuse, avec laquelle il y n’y a pas de partenariat, gère, elle, moins d’une centaine de dossiers haut-marnais par an. Une quantité qui ne pèse pas sur le travail des agents. « On s’est aperçu que l’Aube et la Côte-d’Or avaient beaucoup plus de contacts. Le premier réflexe de Saint-Dizier, c’est d’appeler Troyes ou Nancy », note la directrice de l’Adil 54-55.
Depuis la mise en place du partenariat, aucune réorganisation, ni permanences en Haute-Marne n’est prévue pour l’instant. « Nous avions proposé des déplacements de juristes, cela n’a pas été acté par le Conseil départemental », déclare Guylaine Chapuis. Au final, pas de changement pour les Bragards qui peuvent compter sur la Meuse.
Marie-Hélène Degaugue
Une absence de longue date
Il n’y a jamais eu d’Adil en Haute-Marne. Il semblerait que les Conseils départementaux qui se sont succédé n’ont jamais souhaité investir pour créer une antenne. En raison peut-être d’un manque de moyens, comme cela peut être le cas dans des petits départements. Constatant ce manque, l’an dernier, l’Etat, via la Direction départementale des territoires, a sollicité les Adils 21, 10 et 54-55 et le Département. Plusieurs réunions se sont déroulées pour évaluer l’utilité de ce dispositif en Haute-Marne. « Il a été proposé de créer une antenne départementale ou interdépartementale. Le Conseil départemental a décidé de ne pas donner suite », explique Guylaine Chapuis, directrice de l’Adil Côte-d’Or. Pour Adrien Guéné, l’information au logement est suffisamment diffusée via de nombreuses structures, telles que Soliha habitat, centré sur les ménages modestes, qui peut donner des informations juridiques via leurs partenaires.