Il faudra attendre – L’édito de Christophe Bonnefoy
Faire une bourde, c’est bien souvent comme atterrir dans des sables mouvants : on n’y met pas le pied volontairement, mais plus on essaie de s’en dépêtrer, plus on s’enfonce.
Amélie Oudéa-Castéra, la ministre de l’Education nationale, peut tenter de trouver toutes les parades possibles, elle n’en finit pas de contrarier les plans présidentiels. Dernier épisode en date : sa venue dans l’ex-école – publique – de son fils pour tenter d’éteindre l’incendie qu’elle a contribué à allumer. On retiendra, surtout en l’occurrence, les huées qui ont ponctué sa visite dans l’établissement.
Dans ce contexte, le grand rendez-vous télévisuel fixé par Emmanuel Macron risquait de plus s’apparenter à un dangereux exercice d’équilibriste qu’à la démonstration d’un capitaine censé refixer un cap.
La conférence de presse du chef de l’Etat a tout de même donné lieu à quelques annonces. Elles se devaient d’être fortes, capables de faire oublier les polémiques. Rien de « révolutionnaire » pourtant, pour reprendre les termes d’Emmanuel Macron il y a quelques jours. Le théâtre obligatoire à l’école ? Une montée en puissance des cours d’instruction civique pour remettre le respect au centre de l’échiquier ? Un congé parental remodelé ? De l’audace ? Des encouragements ?
D’aucuns auraient espéré des mesures marquantes, aux contours nets, applicables immédiatement, de celles qui vous redonnent par exemple du pouvoir d’achat là, maintenant, tout de suite. Il faudra un peu plus de temps. Et notamment, attendre le discours de politique générale du Premier ministre, mais qui ne sera sans doute que la suite logique de la parole présidentielle. On n’a pas eu, ce mardi soir, de remise en route forte de la machine à confiance. Peu auront eu la sensation d’un nouveau départ, en tout cas.
c.bonnefoy@jhm.fr