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Il assume – L’édito de Patrice Chabanet

Avait-il vraiment le choix ? Laurent Wauquiez est resté hier soir à la télévision sur la même ligne de crête que devant les étudiants lyonnais. Se rétracter aurait été se déjuger. Ce n’est pas le style du personnage. Il revendique le parler cash, laissant le « bullshit » aux autres responsables politiques. Donc, pas de regret, sauf un : l’accusation portée contre Nicolas Sarkozy qui a fait, le temps d’une émission, l’objet de toute son estime. Les multiples « conneries » de Valérie Pécresse ? De l’humour. Les « guignols » de la majorité ? Ce n’était pas de l’humour, ce sont de vrais guignols. Bref, pas de quoi fouetter un chat. Alors pourquoi tout ce tohu-bohu ? La faute aux journalistes. Réponse classique, depuis des lustres, quand un responsable politique est en difficulté. Un moyen, classique lui aussi, pour s’auto-désigner comme victime et, si possible, comme cible. L’ancien monde n’est pas mort, langage cash ou non.
Seul l’avenir nous dira si le système de défense du président de LR s’avère efficace. Se mettre à dos la quasi-totalité de la classe politique et l’élite en général peut être apprécié positivement par une partie de l’électorat de droite – le fameux socle dur -qui pensera que « lui au moins, il en a ». Une témérité incontestable. Mais c’est faire peu de cas de la réaction de tous ceux qui se sont sentis agressés et ridiculisés. Il semblerait – et cela paraît logique – que Nicolas Sarkozy n’a pas apprécié, mais vraiment pas, d’être considéré comme un parano à l’écoute de tout ce que pouvaient penser de lui ses ministres. Dans le cas d’une finale entre Macron et Wauquiez en 2022, il n’est pas sûr que l’ancien chef de l’Etat votera pour le second. A droite, les haines sont souvent tenaces. On se souvient du vote à peine secret de Chirac en faveur de Mitterrand au détriment de Giscard en 1981. Les réactions extrêmement vigoureuses du Medef et de la CGPME aux propos de Wauquiez en disent également long sur des corps intermédiaires qui ont eu le sentiment d’être cloués au pilori. On sort renforcé des épreuves, dit-on. En l’occurrence, on peut parler d’obstacles de taille.

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