« Il a gagné… » – L’édito de Christophe Bonnefoy
Il n’en démord toujours pas. Mais au fil des jours, des heures même, Donald Trump semble tout doucement desserrer les dents. Par toutes petites touches. Bien obligé. Il ne peut pas indéfiniment aller contre le cours de l’Histoire. Ou pour le moins refuser un verdict des urnes qui le relègue désormais loin derrière le futur Président Joe Biden.
Mais Trump reste Trump. Imprévisible souvent, raisonné moins fréquemment, et de toute façon capable en permanence de demi-tours en dérapages quasiment incontrôlés. Ou l’art du tout et son contraire, selon le sens qu’il veut donner au vent.
« Il a gagné… », affirmait-il hier en parlant de Joe Biden via son média préféré : Twitter. Enfin presque. Le Président encore en place termine en effet sa phrase par « …parce que l’élection était truquée ». On devine ainsi qu’il se résoudra bien à un moment ou à un autre à reconnaître sa défaite. Mais on subodore, également, qu’il ne l’acceptera jamais complètement et ne fera pas que jouer au golf dans les semaines qui viennent, ni même lors des quatre prochaines années. Trump a encore deux mois pour savonner la planche de son successeur. Et approximativement 48 pour se préparer à la prochaine présidentielle. On n’ose en effet croire qu’il ne tentera pas un come back en 2024. Histoire de rétablir ce qu’il considère comme le bon ordre des choses.
En attendant, sans même se risquer à évaluer son dernier mandat, une chose est certaine : le pays est divisé et il n’a rien fait pour le rassembler. Le mal est fait. Et quelle que soit la politique qui sera mise en place par Joe Biden, elle sera en permanence scrutée par un Trump revanchard et qui bien évidemment ne se gênera pas pour venir jeter un peu d’huile sur le feu, chaque fois qu’il sera possible.