Houdet à la pointe de l’innovation
Le Français Stéphane Houdet, N°2 mondial de tennis en fauteuil, évolue cette année sur un tout nouveau fauteuil, qu’il lui faut apprivoiser. Découverte.
européen de cette discipline. Mais en 2004, il se fait amputer et se lance dans une carrière de tennisman. Avec beaucoup de succès, puisque l’homme de 44 ans met entre parenthèses sa carrière de vétérinaire à Nantes pour se lancer dans cette nouvelle aventure.
«Cela fut laborieux aujourd’hui (hier), mais cela n’avait rien à voir avec le fauteuil. Il fal- lait que je trouve mes repères. Je suis mené d’un break dans les manches mais j’ai réussi à m’accrocher contre un joueur qui m’avait battu lorsque je l’avais sorti pour la première fois. Je dois d’ailleurs m’habituer à perdre plus de matches le temps que je m’adapte», précise le Français, double vainqueur ici, en 2012 et 2013, sans oublier l’US Open, et qui a aussi occupé la place de N°1 mondial.
Les coups et la propulsion plus puissants
Cinq années d’études avec un chercheur de l’Institut biomécanique de Paris ont permis l’élaboration de ce fauteuil révolutionnaire, tout en carbone. Ses avantages ? Un net gain de poids, près de dix kilos de moins qu’un fauteuil classique, beaucoup plus de rapidité et une position à genoux qui offre confort et agilité de déplace- ment. Plus roulant, il demande moins d’énergie et développe une facilité de rotation, nécessaire notamment dans la pratique du tennis. Le maîtriser demande, en revanche, un temps plus long. Une avancée technologique et un indéniable atout pour le sportif de haut niveau.
Stéphane Houdet, à la pointe de la technologie, ne joue donc plus assis mais à genoux. En engageant son bassin dans le jeu, les coups et la propulsion sont plus puissants. «Cela ressemble plus à des gestes de tennis debout. On met beaucoup plus le bassin en mouvement, avec des muscles supplémentaires en action. Cela rajoute de la puissance. Avant, je jouais beaucoup plus avec le bras», poursuit Stéphane Houdet. «C’est la première fois que je n’ai pas de douleur avec mon nouvel outil. J’avais toujours des points de contact douloureux mais des éléments qui me gênaient ont été découpés. Cela va beaucoup mieux. J’espère continuer sur cette dynamique.» Pour la petite anecdote, une jeune Chinoise, lors du Japan open, a pris le fauteuil nouvelle génération en photo sous tous les angles. «D’autres joueurs vont y venir et même dans la vie quotidienne», poursuit celui qui a été bien soutenu par le public hier et qui souhaite décrocher un troisième Roland, avant les Jeux olympiques de Rio, l’an prochain.
N. C.