Hôpitaux centre et sud Haute-Marne : les trois maires sur la même ligne
A force d’entendre « tout et n’importe quoi », les trois maires des villes concernées par la réorganisation des hôpitaux, Langres, Chaumont et Bourbonne-les-Bains ont organisé une conférence de presse pour rétablir « certaines vérités. » Pour eux, seul le projet en cours est crédible, « nous devons travailler tous ensemble », plaident-ils aujourd’hui.
Comment décrire l’état d’esprit dans lequel se trouvent aujourd’hui les trois maires de Chaumont, Langres et Bourbonne-les-Bains sur le sujet ô combien sensible et polémique de l’offre de soins dans le centre et sud Haute-Marne ? On sent de l’agacement voire même très certainement de la colère mais aussi, dans le même temps, de la détermination et la volonté de voir avancer les choses.
André Noirot, maire de Bourbonne-les-Bains, Christine Guillemy, maire de Chaumont et Anne Cardinal, maire de Langres ont souhaité ce mardi 19 septembre organiser une conférence de presse. Son objectif ? Réaffirmer une nouvelle fois, d’une seule et même voix, leur attachement au projet de réorganisation hospitalière dans le centre et sud de la Haute-Marne tel qu’il a été acté en décembre 2022. « Tout n’est pas parfait », concède André Noirot, « mais le projet est arrêté. Donc on y va », tranche-t-il. « Si on n’avance pas aujourd’hui, demain, il n’y aura plus rien nulle part », ajoute le maire de Bourbonne.
Anne Cardinal et Christine Guillemy, elles aussi, agitent le spectre de la terre brûlée si l’actuel projet venait à péricliter. « Que veut-on ? Que l’hôpital de Langres ferme et qu’à termes, celui de Chaumont aussi ? », questionne Christine Guillemy.
Aménagement du territoire
« Oui, aujourd’hui on tape du poing sur la table », ajoute la maire de Chaumont, « car on raconte n’importe quoi. » « Il faut arrêter de faire de la politique politicienne sur ce dossier où, sous la bannière se cachent aussi des intérêts privés. » « Le projet est conçu dans l’intérêt des populations (…) C’est le seul projet qui puisse voir le jour et qui permette un véritable aménagement du territoire », poursuit la maire de Chaumont.
« Nous portons ce projet novateur qui doit être évolutif dans le temps », prolonge Anne Cardinal, « nous n’avons dans ce projet ni intérêt politique, ni privé », glisse aussi la maire de Langres. « Ce que l’on entend ne correspond pas à la réalité », ajoute son adjointe Patricia Guérin. « C’est faux de dire que demain, on aura moins de lits à l’hôpital de Langres. Il y en aura moins en médecine oui mais nous en aurons davantage en SSR (soins de suite et de réadaptation), les organisations d’hier et d’aujourd’hui sont appelées à évoluer », explique Anne Cardinal.
Pas de sens en dehors des villes
« Nous travaillons ensemble et nous avons de très bonnes relations avec le CHU de Dijon », renchérit Christine Guillemy qui appelle, comme ses deux autres collègues maires à ce que tout le monde tire dans le même sens. « Notre projet, soutenu par le Département et la Région est financé et crédible. Il faut que nous aussi tous ensemble nous soyons crédibles », souhaite-t-elle.
« Des hôpitaux en dehors des villes, ça n’a pas de sens. La proximité de services, de commerces est importante », essayent de convaincre les élus.
A la veille de la mobilisation impulsée par Egalité santé ce samedi 23 septembre à Langres -contre le projet défendu par les trois maires-, Christine Guillemy, André Noirot et Anne Cardinal veulent tenter de convaincre « la majorité silencieuse » alors qu’Egalité santé a clairement une longueur d’avance sur l’opinion publique dans le sud Haute-Marne.
C. C.
Un tract dans toutes les boîtes aux lettres
Dès lundi, les Langrois ont commencé à recevoir dans leur boîte aux lettres un tract de quatre pages intitulé « Hôpital : quelques vérités à rétablir ». Il émane du groupe des élus de la Majorité. Il revient sur « 30 d’évolution et de projets » en lien avec la santé. Le document met dos à dos les deux hypothèses et parle d’un choix entre public « le maintien de l’hôpital public à Langres » et « la construction d’une clinique privée » à Rolampont.
« Urgences 24 h/24 ; lits de médecins, lits de SSR, consultations avancées du CHU de Dijon, un laboratoire avec des moyens de communications modernes, un service de radiologie avec investissement dans le scanner et IRM », le tract promeut le projet soutenu par la Majorité langroise. Sur sa page Facebook, l’association Egalité santé le reprend et l’annote et se défend par exemple de vouloir une clinique privée à Rolampont.