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Hôpital : un avenir de “proximité” qui ne passe pas

Le communiqué de l’ARS acte la disparition de l’activité chirurgicale à Langres.

Dans un communiqué l’Agence régionale de santé (ARS) a dévoilé l’organisation des trois hôpitaux du centre et sud Haute-Marne, dont celui de Langres qui devient bien un hôpital de proximité. Une annonce officielle qui n’a pas manqué de faire réagir les élus locaux.

Des consultations avancées pour toutes les spécialités médicales ; un service de médecine générale et un court séjour gériatrique pour renforcer l’accès aux soins des personnes âgées ; le maintien du service d’urgences maintenu avec un Smur 7 jour/7 ; le centre de périnatalité déjà existant ; un centre de prélèvement mais pas de biologie qui sera délocalisée ; des services de rééducation avec radiologie, scanner et IRM. Dans ce communiqué du mercredi 8 novembre, l’ARS dévoile le contenu de ce que deviendra l’hôpital de Langres.

Dans cette annonce, beaucoup n’y voient « malheureusement » aucune surprise. Paul Henry, chef de file de la liste d’opposition municipale “Langres pour Tous”, fait partie de ceux-là. « C’est ce qu’ils ont annoncé depuis le début et c’est surtout ce que l’on ne voulait pas ! Cela officialise la disparition de la chirurgie à Langres et donc, à termes, la mort de notre hôpital qui deviendra un dispensaire ! Le projet d’Egalité-santé est le seul qui soit viable pour le développement de la médecine. Ce qui est proposé là ne sera pas pérenne pour les Langrois. »

Les élus opposés au projet de l’ARS réfutent toujours sa pertinence qu’ils estiment même dangereux pour le centre et le sud Haute-Marne.

« Les élus chaumontais ne tarderont pas à se sentir abusés à leur tour »

Sophie Delong, conseillère régionale et chef de liste Notre parti c’est Langres

Quant à Sophie Delong, chef de file de la liste d’opposition municipale “Notre parti c’est Langres”, ce communiqué enfonce encore le clou. « L’ARS persiste à positionner le plateau technique (chirurgie, maternité…) à Chaumont, bassin de santé de 60 000 habitants et sait qu’il est condamné à terme. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il faut minimum 100 000 habitants pour assurer un seuil d’activité, en dessous duquel pas de recrutement d’équipes médicales de qualité et pas d’investissements possibles. Pour mettre un terme aux 20 millions d’euros de déficits annuels, l’ARS, agence financière plus qu’agence de santé, n’a rien trouvé de mieux que de démanteler le service à petit feu. En tant qu’ancien maire de Langres, je peux témoigner que l’ARS n’a pas tenu ses promesses lors de la fermeture de la maternité. Les élus chaumontais ne tarderont pas à se sentir abusés à leur tour quand ils constateront que leur plateau technique continuera de tourner au ralenti comme aujourd’hui. Et tout le Centre et le Sud se rendront compte mais un peu tard que Rolampont, au milieu du territoire, était la solution. »

Pour Anne Cardinal, la période essentielle arrive maintenant

Pour le maire de Langres, Anne, Cardinal, le communiqué est conforme a ce qui avait été annoncé. En revanche, c’est pour elle, maintenant qu’arrive la période la plus essentielle.

Anne Cardinal : « Pour que tout fonctionne il faut que ce soit un engagement de chacun pour le bien du territoire et des patients. »

« Il doit y avoir un dialogue par rapport au projet médical avec l’ARS et le CHU pour être vraiment très précis sur le type d’activités. Il faut évoquer le nombre de lits en médecine ; quelles activités SSR précises sont maintenues sur Langres ; quelles consultations avancées avec quelle organisation. Quant au laboratoire, actuellement, il est sur deux sites. Là, on parle de délocalisation mais des analyses seront faites sur place, reste à affiner quelles seront-elles. Je note que nous gardons l’activité de biologie externe qui est un service à la population. » Le maire de Langres souligne aussi la promesse de dotation d’un équipement IRM tenue et le maintien du nombre de lits.

Quant à la perte de l’activité de chirurgie, elle était, selon Anne Cardinal, « prévue de longue date ». « Tout cela se profilait avec la définition de l’hôpital de proximité qui date de plusieurs années au sein du Plan régional de santé qui a été défini dans les années 2018. On a l’impression que cela tombe comme ça, mais cela fait un moment que c’est dans les tuyaux. » 

Si, le maire voit globalement d’un bon œil le projet de l’ARS, elle affirme qu’elle restera très vigilante notamment sur la proximité administrative, le maintien du SSR cardio-pneumo-cardio « qui est une activité qui a été mise en place et développer sur Langres et qu’il est possible de conserver, et être vraiment sûr que les analyses qui seront faites sur Langres répondront au degré d’urgence ».

Et de conclure : « Pour que tout fonctionne il faut que les organisations soient clairement définies et appliquées et que ce soit un engagement de chacun pour le bien du territoire et des patients. »

Patricia Charmelot

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