Hôpital : Nicolas Lacroix a rencontré les représentants d’usagers langrois
Le président du Conseil départemental, Nicolas Lacroix, a rencontré, vendredi 27 août, l’association Avenir santé sud Haute-Marne, représentant les usagers hospitaliers, pour faire le point sur l’avenir de l’hôpital langrois, après l’annonce d’un projet de construction d’un nouvel établissement à Chaumont.
La rencontre a eu lieu comme prévu. Ainsi qu’il s’y était engagé, Nicolas Lacroix a reçu, vendredi 27 août, des membres de l’association Avenir santé sud Haute-Marne (ASSHM), représentant les usagers de santé. Le but de l’entretien était de faire le point sur l’annonce, et ses implications, par le président du Conseil départemental d’un projet de construction d’un nouveau centre hospitalier sur Chaumont. L’ASSHM s’était émue de l’impact possible sur l’établissement langrois et a remis sur la table l’idée d’un projet de site unifié qui ne soit ni à Chaumont ni à Langres (et qui avait long feu en 2006-2007).
« C’était une prise de contact importante que Nicolas Lacroix souhaitait avoir et qui pourrait être appelée à se renouveler », nous a indiqué son cabinet, en soulignant que le président Lacroix a avant tout souhaité exposer sa démarche et dissiper des inquiétudes légitimes. « Sollicité pour l’hôpital de Chaumont, il a répondu sur ce sujet-là. Il y a une volonté politique qui existe et à laquelle il a apporté une réponse. Ce n’est pas pour autant qu’il souhaite la disparition des hôpitaux de Langres et de Bourbonne-les-Bains, bien au contraire ».
Le Département semble ainsi souligner, au passage, que la balle est désormais dans le camp de la majorité d’Anne Cardinal, qui n’aurait pas manifesté la même « volonté politique » que son homologue de Chaumont…
«Je regrette cette inertie politique»
Mathieu Thiébaut, président de l’ASSHM
Mathieu Thiébaut, qui a mené la délégation de l’ASSHM, est ressorti relativement satisfait de la réunion, sans pour autant être rassuré sur l’ensemble des points. « Nous avons pu discuter avec M. Lacroix de notre vision de la politique de santé à mener sur le territoire. Nous avons pu présenter notre projet d’hôpital unique. Je dois dire que je ne l’ai pas senti très réceptif sur le sujet. A ses yeux, les freins politiques sont trop nombreux… Je regrette cette inertie politique, dont je conviens que M. Lacroix n’est pas le responsable », a déploré le président de l’association.
« Nicolas Lacroix leur a indiqué qu’il lui était impossible d’aller contre la volonté de Chaumont et de Langres et que, pour l’heure, il voyait mal ces deux communes accepter de perdre chacune leur hôpital… », confirme, pour sa part, le cabinet du président du Conseil départemental.
Mathieu Thiébaut estime pourtant que les populations chaumontaise et langroise sont prêtes à accepter un projet d’hôpital unifié « performant » : « Beaucoup de Langrois y seraient favorables. J’ai aussi pu échanger avec des Chaumontais, et je constate que leur état d’esprit à ce sujet n’est plus le même qu’il y a quelques années… ». En attendant un hypothétique mûrissement politique de l’idée, l’ASSHM a insisté sur les problématiques immobilières de l’hôpital langrois, sans doute plus nombreuses que celles rencontrées par le centre chaumontais.
Perspectives et spéculations
« Nous avons pu sensibiliser M. Lacroix à la vétusté de l’immeuble, à la non-accessibilité aux personnes à mobilité réduite, à l’absence de stationnement adapté… M. Lacroix nous a dit qu’il serait tout à fait possible de faire la même chose à Langres, mais il faudrait alors, selon nous, que les deux projets soient menés en parallèle.
Le financement ne serait pas un problème car le GIP 52 (Ndlr : Groupement d’intérêt public gérant la manne financière liée au projet d’enfouissement nucléaire de Bure) pourrait être utilisé », rapporte Mathieu Thiébaut.
Un ou deux nouveaux hôpitaux, un site unifié ou non… L’annonce de Nicolas Lacroix a, en tout cas, suscité les perspectives possibles comme les spéculations. Reste une chose sur laquelle tout le monde s’accorde : rien ne pourra réellement être décidé avant la production du nouveau projet médical, que doit livrer l’Agence régionale de santé (ARS) avant la fin de l’année.
Nicolas Corté
A lire dans votre JHM du jeudi 2 septembre.