Hôpital : les représentants d’usagers ne désarment pas
L’association Avenir santé sud Haute-Marne (ASSHM), représentant les usagers de santé et hospitaliers de Chaumont et du sud, regrette de ne pas avoir été conviée aux ateliers de la suite de la Conférence santé, et maintient ses positions de fond en faveur de Rolampont.
« C’est une grande déception ». Pour Mathieu Thiébaut, l’Agence régionale de santé (ARS) poursuit sa marche en avant sans concertation sur le dossier de l’hôpital. Le président de l’association Avenir santé sud Haute-Marne (ASSHM) a bien pris note que de nouveaux ateliers thématiques sont mis en place par l’ARS dans le cadre de la poursuite de la Conférence santé du centre et du sud haut-marnais. Il a surtout pris acte que les représentants des usagers n’y sont, cette fois-ci, pas les bienvenus : « Les ateliers sont composés uniquement de professionnels de santé. J’ai sollicité l’ARS à plusieurs reprises, et nous avons été délibérément écartés ».
Aux yeux de Mathieu Thiébaut, l’ARS fait ainsi le choix, fort peu démocratique, d’ignorer totalement la population locale dans son processus politique. Un comble, alors que les habitants du Sud-haut-marnais ont fait valoir avec force leur point de vue, à l’occasion de la manifestation de début d’année ayant rassemblé au moins 1 200 personnes dans les rues langroises. Pour les dirigeants de l’ASSHM, l’essentiel est aujourd’hui de rester unis, en premier lieu via le comité de pilotage (Copil) réunissant médecins, élus et représentants d’usagers sous l’égide du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays de Langres. D’autres actions pourraient d’ailleurs être menées dans les prochains mois.
« Les règles du jeu sont faussées »
L’ASSHM n’est, quoi qu’il en soit, pas convaincue que ces ateliers s’avèrent d’une efficacité redoutable. « On continue de à faire l’état des lieux : cela fait dix ans qu’on le réalise… », explique le docteur Francis Grosjean, membre du Bureau, qui y voit une manœuvre dilatoire : « C’est fait pour gagner du temps, il ne faut rien en attendre ». A l’instar des médecins libéraux du Sud-haut-marnais, les représentants d’usagers craignent que les dés ne soient, en réalité, consciencieusement pipés. « L’ARS est déjà en train d’élaborer son projet médical. En réalité — et Cédric Cablan, le directeur territorial de l’ARS, l’a déjà reconnu à demi-mot —, elle veut mettre le plateau technique unique, avec l’activité chirurgicale, à Chaumont. Ne serait-ce que parce qu’il y a la maternité… Les règles du jeu sont faussées », déplore le président Thiébaut. Qui, quant à lui, n’en démord pas : « Notre position est extrêmement claire : nous pensons toujours que la création d’un pôle technique entre Langres et Chaumont, tandis que Chaumont bénéficierait d’un hôpital de grade un, demeure l’option la plus pertinente et la plus responsable pour l’ensemble des habitants de Haute-Marne ».
Le projet médical doit, en principe, être dévoilé par l’ARS en septembre. En attendant, l’ASSHM est déterminée à profiter des séquences électorales en cours, et réfléchit à une option pour interpeller, sur le sujet, les candidats déclarés ou pressentis aux prochaines élections législatives, pour la circonscription de Chaumont-Langres.
Nicolas Corté