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Hôpital : le Pays de Langres crève l’abcès

Les échanges ont été extrêmement houleux, mardi soir, à l’occasion du conseil syndical du PETR du Pays de Langres.

HÔPITAL. Réuni ce mardi 15 novembre à Longeau, le Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays de Langres est revenu sur le projet hospitalier. Non sans règlements de comptes : seule contre tous, la Ville de Langres a peiné à justifier ses prises de position et actions.

Comme l’écrirait le célèbre dessinateur de presse Caran d’Ache, évoquant alors l’affaire Dreyfus en illustrant un repas de famille ayant totalement dégénéré : « Ils en ont parlé ». Réuni ce mardi 15 novembre à Longeau, les élus du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays de Langres n’ont, eux non plus, pas esquivé le sujet du moment : la proposition de projet médical élaboré par le comité de pilotage (Copil) Egalité-Santé (composé notamment de médecins du centre et du sud haut-marnais), positionnant notamment un plateau technique chirurgical à Rolampont.

Voté le 3 novembre dernier (108 pour sur 108 votants) lors de la Conférence des maires du Pays de Langres, le projet n’avait, en revanche, pas obtenu l’assentiment du maire langrois, Anne Cardinal, qui a, de surcroît, envoyé une lettre au ministre de la Santé François Braun pour le dénoncer.

Hôpital : les débats continuent.
Le conseil syndical du PETR a été pour le moins tendu.

L’heure était, deux semaines plus tard, déjà au premier diagnostic. Et l’ordonnance a été sévère pour Nicolas Fuertes, seul élu de la majorité langroise présent à ce conseil syndical. Eric Darbot, le président du PETR, a habilement fait le choix d’un tour de table complet, où chacun a eu la parole. Et où chacun a ainsi pu constater l’isolement de la Ville de Langres.

Une quasi-unanimité

Du maire de Cohons, Sylvie Baudot, à celui de Champsevraine Bernard Frison, en passant, par exemple, par les conseillers départementaux Dominique Thiébaud et Magali Cartagena, tous ont confirmé leur approbation de la proposition du Copil, moyennant, parfois quelques nuances et précisions. Le maire de Val-de-Meuse Romary Didier a, par exemple insisté sur la nécessité d’adopter « plus de hauteur » et une vision régionale, également tournée vers les Vosges et Nancy : « J’aimerais que la Région s’investisse dans ces débats, pour que viennent également des praticiens de l’hôpital de Nancy ».

Le président du Grand Langres Jacky Maugras a, quant à lui, rappelé la nécessité d’également réfléchir, dès maintenant, sur la question de la mobilité autour du possible futur plateau technique.

Au-delà de ces réflexions constructives, les échanges ont également tourné — c’était hélas fatal — aux règlements de comptes. Nicolas Fuertes a réédité sa prise de position, conforme à celle de sa cheffe de file, sur l’illégitimité à ses yeux du vote de la Conférence des maires, son refus de la disparition de fait de l’hôpital de Langres (qui serait reconverti en établissement axé sur le psychiatrique) et assumé son emploi, dans nos colonnes, du néologisme « poutinien » pour qualifier lensemble.

« Ce qui m’emmerde, ce sont les couteaux dans le dos »

Laurent Aubertot Président de la CCAVM

Président de la communauté de communes Auberive-Vingeanne-Montsaugeonnais (CCAVM), Laurent Aubertot a clamé tout haut ce que nombre d’élus du Pays de Langres pensent mezza voce : « Que tu ne reconnaisses pas le vote d’une instance dans laquelle tu sièges, Nicolas, me fait mal à mon Pays. Le problème n’est pas ton désaccord de fond. C’est la méthode. Ce qui m’emmerde, ce sont les couteaux dans le dos. Anne [Ndlr : Cardinal] a écrit un courrier au ministre sans que personne ne soit au courant. Je suis désolé mais je n’ai plus confiance dans les élus de Langres. On doit travailler ensemble pour le Pays d’art et d’Histoire. Comment faire si je ne peux plus avoir confiance en vous ? ».

Dans le même registre, Céline Bernand a accusé la municipalité langroise de « ne pas penser territoire. Vous êtes là, à dire “Langres, Langres, Langres !”. Vous ne pensez qu’à vous ! ». « C’est facile de dire cela lorsqu’on est maire de Rolampont », a rétorqué l’élu langrois, s’attirant une bronca au sein de l’assemblée.

Eric Darbot, en conclusion, a tenté de se poser en conciliateur : « Il faut que l’on continue de travailler ensemble. Le Pays de Langres sans Langres, c’est impossible. Je ne suis pas d’accord pour que l’on arrête le Pays d’art et d’histoire. Je ne suis pas d’accord pour que l’on arrête notre travail commun sur la mobilité. En revanche, je ne suis pas d’accord non plus avec le terme “poutinien”. On peut être en désaccord mais il faut le dire avec respect ». Qui a semblé effectivement, mardi soir, être en état de mort clinique.

Nicolas Corté

n.corte@jhm.fr

Chalets de la Vingeanne : vers un transfert au privé ?

Eclipsé par le sujet toujours brûlant de l’avenir de l’hôpital, l’ordre du jour du conseil syndical du PETR comptait néanmoins un dossier important : la résidence de tourisme de La Vingeanne (les chalets). Les élus ont, comme chaque année, approuvé le bilan annuel et la fixation des tarifs de nuitées pour la prochaine saison. Mais le président Eric Darbot en a profité pour faire un point sur la situation. Et poser en réalité les prémices d’un débat « dont on devra reparler dans les prochaines semaines » : le Pays de Langres doit-il continuer à être propriétaire d’un parc touristique extrêmement coûteux à rénover ?

Eric Darbot, visiblement approuvé par ses vice-présidents Dominique Thiébaud et Laurent Aubertot, a posé la question : « Faut-il casser la Délégation de service public (Ndlr : effective jusqu’en 2025) ? Pour être tout à fait transparent, le délégataire nous a demandé des travaux, nous avons dit non. Nous devons le revoir prochainement ». Affaire à suivre.

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