Hôpital : la rééducation suspendue pour sauver la maternité
L’ARS a annoncé au personnel la fermeture provisoire au 1er mars du service de médecine physique et de réadaptation. L’idée est de redéployer les infirmières qui font cruellement défaut à la maternité et donc de la maintenir. Ce maintien est jugé prioritaire par l’ARS.
Le manque de personnels dans tous les hôpitaux de France crée des tensions pouvant aller jusqu’à la fermeture de services. Celui de Chaumont n’y échappe pas avec deux services directement visés depuis plusieurs mois : la MPR (médecine physique et de réadaptation) et la maternité. Des départs d’infirmières y sont prévus et la réduction provisoire du nombre de lits ainsi que le passage des infirmières à des journées de travail de 12 h en MPR n’a pas permis de compenser les précédents.
Dans ce contexte de crise, l’agence régionale de santé s’est rendu à l’hôpital ce 20 janvier pour de nouvelles décisions. Elle a affiché sa volonté de préserver la maternité qui est présentée comme « une offre de soins prioritaire, une offre de santé publique du territoire dont on ne peut pas se passer ».
Or, avec le départ imminent de sage-femmes, le manque en ressources humaines sera criant en mars prochain. La continuité des soins ne serait plus assuré nuit et jour, H24. Camille Duquennoy, directrice adjointe des centres hospitaliers du centre et sud Haute-Marne, parle de l’obligation, pour l’hôpital, d’anticiper.
La première solution envisagée en maternité est la mise en place d’infirmières de nuit sur la partie suite de couche. Elles prendront en charge le service et seront associées à des sage-femmes pour la partie naissance et à des médecins en astreinte permanente pour le côté médical.
Pour que cette solution soit appliquée à partir du 1er mars pour assurer la pérennité de la maternité, encore faut-il trouver des infirmières qui acceptent. Du coup, l’hôpital fait appel à des candidatures externes et internes tout en sachant que « le potentiel est fragile ». Potentiel que l’hôpital va pouvoir aller chercher à la MPR puisque son activité va être partiellement suspendue. En fait, les lits seront fermés et le reste perdurera comme le plateau technique ou les soins en ambulatoire.
Les lits de la réadaptation provisoirement fermés
Ce service compte quinze lits et le départ de deux infirmières en février allait le mettre encore davantage en difficulté. L’hôpital aurait pu continuer d’essayer de recruter mais comme la rééducation était déjà en difficulté (para médical et médical), l’ARS a décidé cette suspension au profit des autres services et donc de la maternité.
Camille Duquennoy insiste sur « une réouverture dès que possible » car il existe un réel potentiel dans ce domaine avec des soignants et des patients dans l’attente. L’hôpital dit avoir bien conscience des besoins des uns et des conséquences sur d’autres services.
En définitive, les infirmières de la MPR vont être redéployées selon leur volonté et pourront rejoindre d’autres services dont celui de la maternité. Ce jeu des chaises médicales devrait donner de l’air à l’établissement pour le maintien de la maternité.
Droit dans le mur
Tout en ayant bien conscience de l’inquiétude du personnel et des patients de la MPR (qui seront prévenus par courrier), Camille Duquennoy juge cette décision nécessaire sinon « nous allions droit dans le mur pour les deux services ». Maintenant, elle se donne comme priorité de recruter. Elle ne désespère pas et compte sur les perspectives positives liées à la construction de nouveaux hôpitaux. Pour elle, ils permettront de pérenniser les équipes et intéresser d’autres professionnels.
Frédéric Thévenin