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Manif Ch 1 Mini Jpg

Hôpital : gros rassemblement… mais fracturé

Manif Ch 1 Mini Jpg
Environ 200 personnes ont manifesté ce samedi 18 décembre 2021.

Le choix du scénario de la gradation des soins entre les 3 hôpitaux de la Haute-Marne retourne les sangs des habitants et des élus du Sud. Environ 200 personnes l’ont fait savoir savoir, samedi 18 décembre 2021. Mais dans une manifestation deux en un, qui a surligné les différences de leurs objectifs.

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Mathieu Thiébaut (©JHM).

« On n’est pas forcément d’accord sur la bonne méthode ». Le représentant d’Action santé Sud Haute-Marne (ASSHM) a d’ailleurs confirmé que 2 autorisations de manifester samedi 18 décembre avaient été déposées en préfecture. Total : rendez-vous même lieu, même heure, avec pour seul point commun la volonté d’avoir des soins de qualité.

Mathieu Thiébaut y tient, « il faut un projet médical avant un projet immobilier » -pour rappel, le président du Département a annoncé la construction d’un nouvel établissement dans la cité des remparts, en prévoyant de l’associer à celle d’une caserne de sapeurs-pompiers sur le site de la BSmat. « Un état des lieux complet de l’existant doit précéder toute décision ».

Langres « a du potentiel »

L’évolution de la position du maire de Langres Anne Cardinal lui inspire « du regret » car il perçoit « un aspect de la politique qui n’est pas forcément le plus agréable à voir ». Bien sûr que le président de l’ASSHM comprend que « pour un maire, la perte d’un hôpital est vécue comme un échec ». Bien sûr aussi que celui de Langres « a du potentiel »… mais voilà, « la solution la plus pertinente, c’est un site unique à Rolampont ».

Rien qu’au plan de l’accessibilité, il voit qu’à Langres, il y a un problème -et c’est surtout dommageable aux urgences – quand, à Rolampont, le pôle santé (« plutôt qu’hôpital ») se trouverait près des axes autoroutiers vers Nancy et Dijon. Sans compter qu’ « il y a du terrain », permettant même d’ « envisager un héliport ». A la clé de cette option : « le renforcement de l’attractivité du département, dont la population diminue et vieillit ».

Est-il possible de rediscuter avec l’Etat et l’agence régionale de santé (ARS) après avoir dénoncé leur méthode pour trancher ? La réponse est oui, même si la confiance est entamée. Verdict identique concernant les élus changeants. « J’ai toujours été très prudent avec ceux-ci. Avenir santé est là depuis 10 ans pour les usagers ». Mais les élus passent… comme les directeurs d’ARS au demeurant. Aujourd’hui, « les relations avec le pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) sont excellentes ». Son exécutif s’est précisément rangé aux côtés de l’ASSHM, samedi.

Gare aux bonnes mémoires

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Trois présidents d’interco’ pour le PETR : (de g. à dr) Jacky Maugras, Eric Darbot (également président du PETR) et Laurent Aubertot (©JHM).

« Oui, le dialogue doit se poursuivre avec l’ARS », quand bien même celle-ci a en réalité procédé à « un simulacre de concertation », le président du PETR Eric Darbot est formel. « Et dans un format qui associe les habitants du centre et du sud Haute-Marne ». L’élu soumet même l’idée d’ « élargir l’enquête menée par le comité de développement territorial (CDT) du Pays de Langres au Pays chaumontais » (elle avait établi que 71% des votants étaient pour un site unique à Rolampont).

En tout état de cause, le PETR « défend ce scénario humainement et économiquement viable : un pôle santé à Rolampont, qui améliore les conditions de travail, renforce l’attractivité du territoire -et on garde l’établissement de Bourbonne-les-Bains ». Temps de réalisation : 10 ans. Ainsi, le bassin de 100 000 habitants, le PETR le tient.

« La France des territoires, parlons-en. Eh bien elle a envie de se faire soigner dans les meilleures conditions ». Avant d’apporter une petite précision. « Nous serons à l’écoute des demandeurs de signatures aux élections parlementaires… ». Au jeu du souviens toi, le vice-président Laurent Aubertot prendra sa part. « S’il faut un centre hospitalier dans une préfecture, mettons Rolampont préfecture de la Haute-Marne ».

Yann Grisval interpellé

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Yann Grisval (©JHM).

« Cette manifestation doit donner envie de bouger les murs ». Le responsable FO Yann Grisval retient que si l’offre de soins actuelle du site langrois « n’est pas digne d’un CHU », il faut savoir qu’ « elle ne le sera jamais » non plus. « C’est ça la gradation de l’offre de soins ». Le maintien des 3 sites a été assuré, le service de médecine de celui de la cité des remparts aussi, voilà ce qui est positif.

Alors, oui, la ventilation des montants alloués reste inconnue. Aussi, Yann Grisval prévient qu’il faudra… les connaître. Et de laisser entendre que les partisans du maintien d’un hôpital à Langres vont mettre la pression. « On sait que des élections sont proches, que les promesses ne sont pas toujours tenues ». Avant de prévoir un deuxième semestre 2022 « décisif », donc, « à tous de se bouger pour que ce soit possible ». Aujourd’hui, martèle-t-il, « les 90 lits sont pleins », y voyant la preuve qu’ « on ne peut pas aller en dessous ». Surtout « si l’on garde la médecine ».

Parmi les manifestants, on comprend que rien n’est acté, et des voix s’élèvent. « Vous êtes là pour relayer les promesses ? Vous êtes syndicaliste ? ». Yann Grisval répond qu’il est « critique quand il le faut »… et qu’ « il faut avoir pleine connaissance des dossiers pour l’être ». Nouveau sursaut dans le public. « Il ne faut pas que ce soit un débat de spécialistes ». Le leader FO convient qu’ « il ne faut pas faire des bâtiments qui ne servent à rien ».

Avant de revenir sur la situation financière du site langrois, pas si mauvaise qu’on veut bien le dire. « Depuis deux ans, la marge brute est positive, le déficit de 2 M€ est lié à des investissements et des amortissements. L’hôpital est en difficulté financière mais ce n’est pas un gouffre ». Conclusion : le modèle marche, on peut le maintenir.

Absence fâcheuse

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Au micro, la 2e adjointe et présidente du conseil de surveillance de l’hôpital de Langres Patricia Guérin a exhorté à ne pas se diviser (©JHM).

« Anne Cardinal n’a pas pu se libérer ». Le 3e adjoint à la Ville Nicolas Fuertes rejoint le 1er Etienne Perrot pour assurer que le maire « avait pris des engagements » loin, et de longue date. Aucune raison d’en douter. Reste que le premier magistrat a appelé à manifester à la fin du conseil municipal, jeudi 16 décembre. Son absence a crevé l’écran. L’équipe municipale est représentée par 5 adjoints : Marylène Grepinet, JohanSimon et Patricia Guérin accompagnent le duo sus-cité. « On est satisfait des annonces de Nicolas Lacroix, c’est cohérent d’avoir un projet commun ».

Nicolas Fuertes complète alors les propos d’Etienne Perrot. « C’est plus pertinent qu’un collège… et ça clôt le débat sur la destination de la BSmat ». De son côté, Etienne Perrot le dit tout net : « dans (ses) rêves les plus fous, jamais (il) n’aurait pensé voir se reconstruire un hôpital à Langres ». Nicolas Fuertes remonte au front. « En maintenant 3 sites, tous les habitants sont desservis par l’offre de soins. Il faudra avancer avec l’ARS, en étant vigilants : le nouvel hôpital ne devra pas être une coquille vide ».

… combien de lits restants en médecine ?

Christophe Vautrin Mini Jpg
Christophe Vautrin (©JHM).

« Je regrette qu’on n’ait pas eu le droit de défiler, de montrer qu’on est unis ». Pour la CFDT, Christophe Vautrin fait le choix d’oublier que cette manifestation deux en un donne l’impression inverse. « La décision de l’Etat est une trahison, même si l’ARS nous a annoncé le maintien de 5 à 8 lits de médecine au lieu de 90 ». À entendre Christophe Vautrin, des précisions sur la fameuse ventilation, il en a été fourni…

« On sait que les nouvelles activités jadis promises ne sont jamais arrivées à Langres ». Non seulement le scénario 3 prévoit que l’hôpital de Chaumont « récupère » celles de Langres et de Bourbonne, mais le management de Chaumont est critiquable. « Notre site doit retrouver son autonomie managériale ». Voilà pourquoi Christophe Vautrin « veut continuer de discuter » un plan qui est aujourd’hui « proposé est dirigé par des postures politiques, par des politiques qui ne seront plus là dans 5 ans ».

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

Jacky Maugras tiraillé

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Jacky Maugras (©JHM).

Le président du Grand Langres Jacky Maugras est apparu à la tribune de la Ville… et à celle du PETR, dont les visions sont opposées. Il maintient son rôle de « rassembleur » et a un naturel « optimiste ». D’ailleurs, son avis ne balance pas. « L’hôpital de Langres doit vivre ». Un chirurgien lui a en outre confié qu’il n’irait jamais à Chaumont. Le patron de l’interco’ semble compter sur des gros projets pour faire tomber la température -les deux casernes de sapeurs-pompiers, et de gendarmes.

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