Hôpital de Langres : les urgences de nuit restent opérationnelles
S’ils campent sur leur position de fond, deux des trois médecins urgentistes qui s’étaient opposés à la vaccination par ARN messager ont finalement repris le travail pour éviter la fermeture des urgences de nuit au centre hospitalier de Langres.
« Nous avions toujours dit que nous ne mettrions jamais les patients en danger », rappelle le Dr Carina Poinsot, qui fait partie des deux praticiens à avoir repris son activité, et qui explique qu’il était hors de question, à ses yeux, de mettre en danger la continuité du service. Directrice de la communication des centres hospitaliers de Chaumont, Langres et Bourbonne-les-Bains, Camille Duquennoy confirme que les urgences « retrouvent un fonctionnement stable ».
Un collectif constitué
Si cette épée de Damoclès est maintenant levée, l’ensemble des personnels hospitaliers ayant refusé la vaccination ARNm -une vingtaine- a constitué un collectif pour faire valoir sa position de fond, intégralement maintenue. Dans un communiqué envoyé au JHM, les personnels soignants, qui rappellent leur « abnégation », précisent leur argumentation. « Comment ne pas ressentir de défiance face à un vaccin d’un nouveau genre rendu obligatoire malgré le fait qu’il soit toujours en phase trois de développement par un gouvernement dont la politique a toujours été des plus absconses et dénuées du moindre bon sens ? Cela fait-il de nous des « antivax » ou des complotistes ? Non, nous ne sommes pas contre la vaccination ».
« Incohérences de la politique vaccinale »
Rappelant que l’Organisation mondiale de la santé préconise aux pays riches « de ne pas vacciner les plus jeunes et de faire don de leurs doses en surplus aux pays pauvres », les personnels soignants langrois pointent, par ailleurs, des incohérences injustifiables quant à la politique vaccinale : « Obligatoire pour les gendarmes mais pas pour les policiers qui sont en charge du contrôle des pass sanitaires, obligatoire pour tous les personnels des établissements, dont le personnel administratif ou des services techniques et informatiques, sans aucun contact avec des patients… ».
« Le gouvernement s’affranchit de sa responsabilité de l’échec vaccinal »
Regrettant que les différentes solutions proposées -tests de dépistage, vaccins conventionnels et non ARN-Messager- aient été rejetées, et relevant que la Haute autorité de la santé déconseille désormais le vaccin Moderna pour le rappel de troisième dose, les soignants langrois concluent : « Il nous apparaît que le gouvernement s’affranchit de sa responsabilité de l’échec vaccinal et détourne ce sujet sensible sur de fausses bonnes idées comme la vaccination obligatoire de certaines personnes ». Ayant pris leurs responsabilités, les deux médecins urgentistes langrois permettent en tout cas que les urgences ne soient plus menacées à brève échéance.
Nicolas Corté
n.corte@jhm.fr
Les urgences reviennent de loin
C’est une sortie de crise qui est désormais à l’œuvre. Menacées de fermeture sur la période nocturne 22h-9h en raison d’un manque d’effectifs après le refus de 3 médecins urgentistes de se faire vacciner avec la technologique ARN messager (ARNm), les urgences du centre hospitalier de Langres vont finalement demeurer opérationnelles. Face à la menace qui pesait sur le service à compter du 18 octobre (nos éditions des 15 septembre Les urgences de nuit sur le fil du rasoir et du 29 septembre Le compte à rebours est lancé), et par conséquent sur les usagers médicaux, 2 des 3 médecins réfractaires sont finalement revenus sur leur décision. Ils ont repris le travail, et leur retour permet, pour l’heure, de garantir la pérennité du service d’urgence.