Hollywoodien – L’édito de Christophe Bonnefoy
Voilà qui aurait pu être un simple fait divers, si tant est que le suicide d’un détenu puisse être considéré comme anecdotique. Seulement voilà : le détenu en question était multimillionnaire, avait un goût prononcé pour les très jeunes filles, au point de planifier ses rencontres comme on gère un emploi du temps d’homme d’affaires. Quasiment de manière professionnelle. Eléments supplémentaires, qui ne manqueront pas de faire de son histoire le support d’un scandale potentiel : il était une figure de la jet-set aux Etats-Unis. Et côtoyait ou avait côtoyé du beau monde. Un président républicain en exercice, par exemple. Ou encore un autre, ex-président celui-là, démocrate cette fois. Donald Trump, Bill Clinton… Beaucoup d’autres aussi.
Il n’en fallait pas plus pour que le suicide « apparent » d’Epstein, des mots mêmes de l’administration pénitentiaire américaine, ne se transforme en un dossier qui pourrait possiblement dépasser le cadre très fermé d’une cellule et aller bien au-delà de l’unique décision d’un homme. Depuis la mort du riche financier, pas mal de thèses se font jour, alimentées et bien évidemment amplifiées par les réseaux sociaux. Les plus logiques, comme la lâcheté d’un homme qui n’aura jamais à affronter les yeux dans les yeux ses victimes, mais également d’autres, à la teneur plus complotiste. Elles se résument à une phrase : « Qui avait donc intérêt à voir mourir Jeffrey Epstein ? »
Pas sûr que les enquêtes en cours sur la mort du richissime financier débouchent sur autre chose que des questions sans réponses. En revanche, Hollywood est sans doute déjà sur l’affaire…