Jeune ingénieur de 27 ans né à Thivet, Victor-Abel Barbas a créé et commandé une unité de partisans qui, durant la Guerre de 1870-1871, aura combattu depuis la forêt de Morley jusqu’à Prauthoy en passant par son village natal.
Lorsque les Prussiens commencent à envahir la Haute-Marne, en août 1870, Victor-Abel Barbas est directeur à la société des forges d’Eurville, dans le nord du département. Mais c’est à Thivet, près de Nogent, le 19 février 1843, qu’est né cet ingénieur. Le 21 septembre 1870, ce patriote qui a réussi à convaincre plusieurs de ses ouvriers de se joindre à lui reçoit, à Chaumont, une commission de lieutenant, afin de commander une section de partisans qui aura pour tâche de harceler les Prussiens. Ce sera la fameuse section Barbas, dont les activités ont été détaillées dans le rapport de proposition pour la Légion d’honneur consacré à cet officier.
D’abord, le lieutenant Barbas commence à organiser des embuscades en forêt de Morley, aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne. Il redescend à Chaumont pour mener des reconnaissances jusqu’en Meurthe-et-Moselle. Ses partisans gagnent ensuite la place de Langres, opérant dans la région de Gray. On le retrouve le 6 novembre 1870, se portant, depuis Chaumont, jusqu’à Donjeux, afin de stopper l’avance des Prussiens (c’est l’époque du combat de Provenchères-sur-Marne et du massacre de Marault), puis se battant, une semaine plus tard, dans son village de Thivet.
Deux jours avant l’armistice
Après la prise de Chaumont, le 8 novembre 1870, seuls la place de Langres et ses forts résistent. Le lieutenant Barbas rejoint ces braves et, durant tout l’hiver, mène une lutte implacable contre les envahisseurs, près du fort de Peigney, à Cohons, à Châteauvillain, à Veuxhaulles-sur-Aube où il fait dérailler un train. Il est encore, le 26 janvier 1871, au combat de Prauthoy, l’un des derniers de cette guerre puisque l’armistice est signé deux jours plus tard.
Au retour de la paix, Victor-Abel Barbas s’installe à Bligny (Aube), comme directeur de scierie. Il occupe cet état lorsqu’il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1873. Puis il s’établit à Saint-Dizier comme marchand de bois. Ingénieur domicilié à Vintimille (Italie), il s’unit en 1887 avec une demoiselle originaire de Champlitte. Le contrat de mariage est signé à Bourbonne-les-Bains, où le frère de l’époux est notaire et adjoint au maire. La chancellerie de la Légion d’honneur ignore la date de son décès.
En 1914, un de ses amis croyait savoir que Barbas était parti depuis une trentaine d’années à Paris.
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