Histoire de la coutellerie nogentaise (I)
L’érudit et passionné Philippe Savouret nous dépeint l’histoire de la coutellerie qui a fait la réputation et la fierté du bassin nogentais. Aujourd’hui, l’origine de la coutellerie en Haute-Marne et son premier développement autour de Langres.
La coutellerie existe à Langres au Moyen-Age. Rien ne pouvait à priori, laisser prévoir l’installation de la coutellerie à Langres. En premier lieu parce que la fabrication de ces ustensiles ne demande pas d’outillage particulier et qu’il n’est pas besoin de faire appel à plusieurs corps de métier et donc que tout lieu peut devenir centre de coutellerie.
La coutellerie, cependant est tributaire de sa matière première : un acier de bonne qualité et du grès pour les meules.
Pour l’acier il faut du fer, du bois de l’eau. Du fer il y a du minerai dans toute la région, et facile d’extraction. Du bois : ce qui correspond à la Haute-Marne est une région des plus riches en forêts. La fonte se fait au charbon de bois. De l’eau, il y a de nombreuses rivières.
Du grès, les meules proviennent de Celles en Bassigny, Marcilly en Bassigny, Provenchères-sur-Meuse, Chalindrey, Torcenay communes proches. Ces carrières cesseront en 1907.
En fait Langres, évêché dès le IIIe siècle, puis pairie de France, était un centre de mécénat suffisamment important pour que se créent autour de la cour des évêques des centres commerciaux et artistiques florissants. Telle fut la cause déterminante de l’apparition de la coutellerie langroise, facilitée en cela bien entendu par la proximité de la matière première.
La coutellerie langroise des origines au XVIIIe siècle
L’apparition de la coutellerie en tant qu’activité spécifique est difficile à mettre en évidence, tant au niveau français qu’au niveau langrois. La mention la plus ancienne remonte au XIe siècle. Les premières traces pour Langres datent de 1337. Dès cette époque, chaque coutelier avait déjà son propre poinçon. Toujours au XIVe siècle, nous consta