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Histoire : 9 000 destins de déportés réunis dans un livre

“Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora”, monumental ouvrage de 2 400 pages, est disponible depuis la rentrée. Une sortie qui intéressera les Haut-Marnais, puisque près de 30 de leurs compatriotes ont été déportés dans ce sinistre camp de concentration durant la Seconde Guerre mondiale.

C’est l’ouvrage dont de nombreux journaux nationaux parlent actuellement, tant il impressionne par son épaisseur et la masse de travail qu’il a nécessité. Son titre : “Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora”, désormais disponible auprès du grand public. En 2 400 pages, cette œuvre monumentale se propose de retracer, sous la forme d’un dictionnaire biographique, les parcours de ces femmes et hommes déportés dans un camp de concentration surtout connu pour avoir abrité des ateliers de fabrication de fusées V2, durant la Seconde Guerre mondiale.

Ce projet dont l’origine remonte à 1998, c’est Laurent Thiery qui l’a mené à son terme, après avoir rejoint l’équipe de travail en 2005. Il est historien à La Coupole, « centre d’histoire et de mémoire du Nord-Pas-de-Calais », aménagé dans « un ancien bunker d’où devaient être tirées des fusées V 2 », précise le directeur scientifique de l’ouvrage. L’ancienne vocation des lieux explique que pour l’Association des anciens déportés de Dora, le site de la Coupole revêtait une dimension toute particulière, au point de lui léguer ses archives. Et de lancer l’idée d’une telle entreprise éditoriale.

L’engagement d’un éditeur

Avec le directeur de La Coupole de l’époque, Yves Le Maner, c’est en effet l’ancien déporté André Sellier, auteur d’un ouvrage sur Dora, qui a souhaité qu’un travail scientifique permette d’identifier tous les déportés de France dans ce camp, de connaître leur vie, leur parcours en déportation, leur visage. Un long travail, fait de recherches dans les archives, auprès des familles, auquel s’est attelée toute une équipe d’historiens, d’universitaires, de bénévoles – plus de 70 au total – afin de couvrir toute l’étendue du territoire. « Un contributeur a écrit, bénévolement, 1 500 notices », souligne Laurent Thiery, qui a pu également compter, durant cette aventure, sur le soutien enthousiaste d’un éditeur : le Cherche-Midi. « Je tiens à saluer l’engagement de Philippe Heraclès, son fondateur, qui a découvert notre projet en 2018 dans un article du Journal du dimanche, explique l’historien. Il est le seul à avoir vraiment compris l’enjeu du projet. Il a trouvé l’intégralité du financement, et il a permis que soient offerts 9 000 exemplaires aux membres de chaque famille de déporté. »

Aujourd’hui, 22 ans après le lancement du projet, le résultat, impressionnant, est là. Hélas, la crise sanitaire est passée par là. La présentation officielle de l’ouvrage aurait dû intervenir en avril, pour l’anniversaire de la libération des camps. Elle a dû être reportée au 12 septembre – et de nouveau annulée. L’ouvrage a été enfin être projeté dans la lumière le 24 septembre, au Conseil économique, social et environnemental. Et qui sait, peut-être, un jour en Haute-Marne, sur les terres du général de Gaulle…

L. F.

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