Héros, tout simplement – L’édito de Christophe Bonnefoy
Ils ne recherchent pas les paillettes. Ils ne sont pas en quête de gloire. Et même, préfèrent l’anonymat à la lumière. Ils sont pourtant de ces figures qui grandissent un pays. De ces personnages à l’idéal que rien ne pourrait entamer. Des militaires. Aux ordres. Presque rentrés dans les ordres d’ailleurs, embrassant une carrière comme on suit une vocation, dans un objectif ultime : servir.
Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello ont offert leur vie pour sauver celle des autres. Sans juger de l’imprudence ou de l’inconscience de ceux qu’ils avaient à extraire des griffes des terroristes. Sans craindre le risque, calculé mais bien réel, qu’ils avaient à affronter. Et préférant, en dernier recours, éviter les armes pour ne pas voir celles des geôliers se retourner contre leurs prisonniers. Au mépris de cette mort à laquelle ils étaient sans doute préparés, mais toujours difficile à accepter. Des héros, tout simplement.
L’hommage rendu, hier aux Invalides par Emmanuel Macron et toute la nation aux deux marins, était aussi indirectement adressé à leurs compagnons d’armes, soudain orphelins de leurs frères de combat. Les membres du commando Hubert, comme tous les militaires français, qu’ils opèrent à l’intérieur ou hors de nos frontières, connaissent parfaitement la définition du mot “honneur”. Ils nous renvoient, de notre côté de la barrière, à d’autres mots que nous aurons été nombreux à épeler silencieusement, ce mardi matin, devant notre petit écran ou à Paris, au passage du cortège funéraire. Les mots “respect”, “courage”, “émotion”, “dignité”. Et “merci”, comme une évidence.