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Henry et Thuram attendent le Brésil

L’un, Thierry Henry, était sur le banc en 1998, année du sacre des Bleus, l’autre, Lilian Thuram, était sur le terrain. Samedi, ils seront tous les deux sur la pelouse de Francfort pour affronter le Brésil, Champion du Monde en titre. Entretien croisé avec deux joueurs clés de l’équipe de France.

L’attaquant de l’équipe de France, Thierry Henry, 83 sélec- tions au compteur et 35 buts à son actif, prépare sereinement le match de samedi face au Brésil «une équipe qu’il respecte beaucoup» mais «sans excitation particulière» conscient malgré tout qu’il s’agit là «d’une affiche». Quant au “sage” de l’équipe de France, Lilian Thuram, qui portera le maillot tricolore pour la 120ème fois (record absolu), samedi, il avoue «prendre un grand plaisir à être là» et ne cache pas «qu’il savoure ces moments» d’autant plus «que ce sont les derniers.»

Après cette victoire face à l’Espagne, peut-on dire qu’une équipe est née ?
Thierry Henry :
«Nous avons toujours dit qu’il y avait une bonne ambiance et ce bien avant le match face à l’Espagne. Il n’y a pas un gars qui veut jouer le héros. Si tu veux aller au bout, il faut jouer ensemble. Sur le but de Franck (Ribéry), Puyol hésite à sortir parce que je suis là et il peut marquer. Tout le monde est content et peu importe qui a marqué. Je pense que nous serions encore mieux dans cette compétition si le but de “Pat” (Vieira) avait été accordé face à la Corée du Sud. On se sent de mieux en mieux mais il y a encore beau- coup de choses à peaufiner et ce dans tous les domaines et sec- teurs de jeu.»

Lilian Thuram : «L’équipe de France est née avant le match face à l’Espagne. Il y a un groupe sain qui a envie et, à Tignes, lors du stage de préparation, il y a eu une confirmation de cette volonté d’aller loin et d’être solidaire. La solidarité, le respect est la base de tout. Les défaites font partie du métier mais il faut savoir com- ment vous perdez. Si chacun joue pour soi, ce n’est pas possible. Le rôle du sélectionneur est important mais chaque membre de l’équipe fait qu’il y a un groupe. C’est quelque chose de personnel.»

Il y a eu beaucoup de joie sur le terrain mais également dans toute la France…
T. H. :
«Personnellement, je suis entier. Je ne fais pas dans la demi-mesure. Quand je suis content, je le montre et quand je ne le suis pas, tout le monde le voit ! Quant aux supporters, ils sont heureux et le match face au Brésil les fait rêver, c’est bien.»

L. T. : «J’espérais ne pas revivre la même chose qu’en 2002. J’avais cela en tête avant le match du Togo. Après la rencontre, cela m’a libéré et l’équipe également. Désormais, c’est un autre compétition qui commence. C’est un grand plaisir d’être là. Je savoure ces moments qui sont, pour moi, les derniers. Quant à la liesse qui a eu lieu en France après notre victoire face à l’Espagne, c’est une bonne chose. Ce sont des signes d’amour qui donnent envie de se surpasser. J’espère qu’il y aura d’autres moments forts.»

Une fois encore, la défense a montré sa solidité face à des Espagnols qui, au premier tour, avaient inscrit huit buts. Est-ce votre avis ?

T. H. : «Si devant on marche, la défense souffre. Il faut trouver le juste milieu. Il y a déjà eu des signes positifs face à la Corée du Sud. En fait, si on veut être solide derrière, il faut être bien devant et inversement. Personnellement, je me suis mis en quatre pour défendre et cela a également été le cas pour “Zizou”, Franck (Ribéry) et Florent (Malouda)

L. T. : «Pour le moment, les choses se passent bien. Il y a beaucoup de discussions et du respect entre nous. Comme je l’ai déjà dit, c’est la base de tout.»

Un mot sur le petit nouveau, Franck Ribéry ?

T. H. : «C’est facile de jouer avec lui. C’est un bon gars, quelqu’un que j’aime par son approche du football. Même quand il rate un but, il ne sombre pas et ne se la joue pas personnel.»

L. T. : «C’est l’homme de cette Coupe du Monde. Je le connais- sais peu mais il fait des choses extraordinaires. L’équipe doit prendre exemple sur lui. Il vit son rêve à fond, sereinement. Ce qui est important, c’est le cœur. Lui, il provoque les choses, il ne les subit pas. L’équipe de France doit être comme lui.»

Comment voyez-vous la suite pour les Bleus ?

T.H.: «Il y a un match à disputer face à une équipe qui a cinq étoiles sur le maillot, ce n’est pas rien. !»

L. T. : «On ne doit pas se donner de limite même face au Brésil.»

Le Brésil, justement, cela représente quoi pour vous ?
T. H. :
«C’est difficile à expliquer. C’est une équipe qui a une identi- té. S’ils ne jouent pas au ballon, les gens ne sont pas contents. Ils donnent l’impression de tous être dans le même moule. Il n’y a pas cela ailleurs. Ils jouent au foot sur les plages, dans les rues, partout en fait. Les jeunes, ils jouent au ballon de 8 h à 18 h alors que moi, à leur âge, j’étais à l’école et ensuite à la maison !»

L. T. : «Pour moi, la définition du football, c’est le Brésil !»

Les Brésiliens gagnent sans vraiment convaincre, êtes-vous d’accord ?
T. H. : «Ils n’ont peur de rien. Ils attaquent sans cesse et quand tu vas vers l’avant, tu t’exposes plus. Ils sont sûrs de leur football. Quant tu vois qu’un joueur comme Juninho, qui est bon avec Lyon, ne joue pas souvent, c’est bien la preuve qu’ils ont un gros effectif.»

L. T. : «Ils sont beaucoup plus forts que les Espagnols. Ils sont favoris de la compétition mais ce qu’il y a de beau dans le foot, c’est que le favori n’est pas certain de gagner à chaque fois.»

Comment voyez-vous cette rencontre ?
T. H. :
«Les Brésiliens vont aller encore plus vers l’avant que les Espagnols. Ils aiment jouer, attaquer, avancer. Comme nous, ils ne sont pas du genre à calculer. Le problème avec les Brésiliens, c’est que, lorsqu’ils ont le ballon, ils ne le rendent pas assez vite ! Quand nous aurons le ballon, il faudra bien s’en servir, c’est le plus important.»

L. T. : «Pour les battre, il faudra élever notre niveau de jeu, notre concentration. Individuellement, ils sont très forts. La force mentale fera la différence. Il faudra également être bien en place et bien exploiter le ballon quand on l’aura. Cela peut se jouer sur pas grand chose, tout en sachant qu’ils laissent des occasions à l’adversaire.»

Un mot sur Ronaldo qui est constamment critiqué même quand il marque…
T. H. :
«Il a toujours été dangereux. Il se fait critiquer mais il peut punir une équipe à tout moment.»

L. T. : «C’est un joueur de qualité qui n’est pas le meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du Monde sans raison. Ses statiques, personne ne les a. C’est quel- qu’un qui reste sur la ligne de défense, qui se fait oublier mais qui peut éliminer deux joueurs et marquer.»

Quels souvenirs gardez-vous de 1986 et de 1998 ?
T. H. :
«En 86, je suçais mon pouce ! Non, sérieusement, je me souviens du but de Careca et du penalty de la victoire de Luis (Fernandez). J’ai le souvenir d’une équipe qui a dominé et qui a gagné. En 98, j’aurais dû jouer mais Marcel (Desailly) s’est fait expulser et cela a changé la donne. Je lui ai dit “Marcel tu as déconné !” Pendant une fraction de seconde je me suis dit “merde” mais après, c’était beau. Il faut évacuer ce match de notre esprit car depuis, les choses ont changé, se sont eux les Champions du Monde !»

L. T. : «Je me souviens bien du match au Mexique en 86 et le penalty de Luis Fernandez. C’était un moment extraordinaire. Quant à 98, c’était comme si j’étais dans un rêve du départ du bus de Clairefontaine jusqu’à la fin. Cette victoire, dont je n’ai pas revu le match, c’est quelque chose de fou, d’incroyable.»

Reportage en Allemagne : Yves Tainturier

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