La Haute-Marne perd encore des habitants, mais le tempo baisse
L’INSEE a rendu public le dénombrement de la population haut-marnaise, dans le même temps que celui des habitants du Grand Est. Les effectifs de la Région restent encore stables, comme observé depuis 2010. Toutefois, de 2015 à 2021, ils persistent à décroître dans deux départements, dont la Haute-Marne.
Dans tous les départements du Grand Est, indique l’Insee, ces six dernières années (2015-2021), la Haute-Marne a enregistré plus de décès que de naissances – et le Covid a sévi partout. Par ailleurs, la Haute-Marne est toujours des quatre départements de la Région qui continuent de comptabiliser plus de personnes entrantes que de personnes sortantes. Néanmoins, cet écart-là – le « solde migratoire » – diminue assez pour que l’INSEE le souligne.
Des trois pôles citadins du département, c’est, sur ces six années, Saint-Dizier qui accuse le recul le plus net, avec – 1,5% (contre – 0,3% pendant la période de référence précédente), soit moins 2 114 habitants, quand à Chaumont, c’est moins 634 (- 0,8 %) et à Langres moins 89 (- 0,2%). Tandis qu’au nord, des petits villages plongent « à hauteur » de – 4,4% pour Gillaumé, – 4,5 % pour Thilleux ; au centre de – 4,1% pour Lavilleneuve-au-Roi, de – 4,7 % pour Ninville, – 5,9% pour Romain-sur-Meuse, – 6,0 % pour Ozières, – 6,2% pour Pont-la-Ville ; au sud, – 4,4% pour Auberive, de – 4,8 % pour Poinson-lès-Grancey, – 5,9 % pour Saint-Broingt-les-Bois.
Un mieux récent
Reste que le rythme du déclin du nombre d’habitants ralentit, et le coup est beaucoup moins rude quand, pour comparer, on rapetisse la période qui sert de référence et qu’on la rapproche conjointement de 2021, date butoir de ces nouvelles statistiques (voir en pages Saint-Dizier, Chaumont et Langres).
« Avec 756 habitants en moins, on est sur la même baisse de population que l’an dernier ». Le président du Département Nicolas Lacroix acte une stabilisation de la chute du nombre de Haut-Marnais. Il traduit en pourcentage cette dernière fonte : – 0,44 %. C’est que, comparativement à la période 2016-2019, le coup de frein sur la pente descendante est certain.
« Alors, on perdait 1 500 à 2 000 habitants par an… On était donc à – 0,8 % ». Pas question pour autant de verser dans l’euphorie, loin de là. « Perdre plus de 750 habitants, c’est toujours trop ». Reste que « c’est moins » : Nicolas Lacroix veut retenir que la tendance baissière a elle-même notablement faibli. D’autant qu’il a l’histoire démographique récente en tête : « depuis 1968, la Haute-Marne perd des habitants ». De la même manière, le président Lacroix garde son objectif à 2030 : « zéro habitant de perdu ».
Enjeu de l’attractivité pour les habitants
« Pour l’heure, je ne peux pas me réjouir de perdre l’équivalent d’une grosse commune ». Les statistiques de l’Insee font mal à Nicolas Lacroix : « en termes d’attractivité, un département qui perd des habitants ne peut pas dire qu’il va bien ». Le patron de la collectivité haut-marnaise veut penser que ce ralentissement de la chute des effectifs depuis deux ans est un résultat des initiatives prises pendant ce temps. Et de rappeler l’arrivée prochaine d’Haffner Energy et de ses plus de 320 emplois (jhm quotidien du 20 décembre). Sans oublier l’agence d’attractivité dont le lancement officiel remonte à tout début novembre dernier.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr