Les Forges de Courcelles victimes d’une escroquerie de 300 000 euros
L’Agence France Presse a révélé l’interpellation, en région parisienne et en Israël, de huit personnes soupçonnées d’avoir blanchi plus de 38 millions d’euros issus de la plus grande « arnaque au président » enregistrée en France, au terme d’une enquête menée à l’échelle européenne. L’une de leurs victimes est une entreprise basée à Nogent, dont le préjudice s’élève à 300 000 euros.
« L’arnaque au président » est une escroquerie dont le mode opératoire consiste à usurper l’identité du dirigeant d’une entreprise pour convaincre un salarié de réaliser un faux ordre de virement.
L’affaire démarre en décembre 2021, quand le comptable d’un promoteur immobilier parisien reçoit un appel. Au bout du fil, un homme qui se fait passer pour un avocat d’un grand cabinet. L’escroc prétexte « une opération confidentielle de rachat de sociétés », le tout avec l’accord du président de l’entreprise, le commissaire Vincent Kozierow, chef de la Brigade des fraudes aux moyens de paiement (BFMP) de la police judiciaire parisienne.
« Difficile à vivre » pour les Forges
Pour crédibiliser davantage le scénario, le comptable reçoit dans la foulée un courriel usurpant l’identité du PDG qui lui confirme que l’opération est réalisée à sa demande. Au total, plus de 40 virements vont être effectués en quelques semaines pour un montant total de 38 millions d’euros, un record en France.
A la même période, une société de métallurgie de Haute-Marne est également victime d’une « arnaque au président » pour une perte de 300 000 €. Contacté ce jeudi 17 février par jhm quotidien, Jean-Louis Deguy, président des Forges de Courcelles, a confirmé que la forge de Nogent le Bas était bien une des victimes de cette affaire. « Mais on souhaite tourner la page, explique l’industriel. Ce fut très difficile à vivre. »
« Très grande efficacité »
Jean-Louis Deguy a insisté sur « la très grande efficacité de la section de recherche de Reims » et sur la parfaite collaboration entre l’entreprise haut-marnaise et la gendarmerie.
Il sera difficile de récupérer les 300 000 € dérobés par les escrocs. Contrairement à l’autre affaire dont le montant atteint 38 millions d’euros, là, les sommes dérobées avec usurpation d’identité ont été virées dans un premier temps sur un compte localisé en Hongrie ; l’accès à celui-ci s’avère plus complexe.
Des précédents en Haute-Marne
Cette affaire n’est pas la plus importante à avoir concerné la Haute-Marne. Déjà, une société de Montigny-le-Roi avait été victime d’une « arnaque » dont le plus célèbre « promoteur », au milieu des années 2000, était l’escroc franco-israélien Gilbert Chikli, condamné en 2020 à onze ans d’emprisonnement. Cette entreprise de Val-de-Meuse, qui n’était d’ailleurs pas la seule société du département à être ainsi escroquée, avait perdu près de 493 000 euros en 2016. Le dossier avait été jugé en 2022 par le tribunal correctionnel de Chaumont, et un homme avait été condamné à deux ans de prison ferme.