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Haut-Marnais au Mexique

Le siège de Puebla (1863), où devait s’illustrer le lieutenant Théodore Galland. Dessin paru dans Le Monde illustré.

Cette année marque le 160e anniversaire du combat de Camerone, célébré chaque 30 avril par la Légion étrangère. C’est l’occasion de rappeler d’autres faits d’armes auxquels ont participé des Haut-Marnais durant cette guerre méconnue du Second Empire.

Entre 1861 et 1867, le corps expéditionnaire français au Mexique a eu affaire à deux redoutables ennemis : la fièvre jaune, et les guérilleros qui refusaient l’installation sur le trône mexicain de l’archiduc autrichien Maximilien, soutenu par l’empereur Napoléon III. Conflit méconnu, l’expédition du Mexique reste surtout fameuse, dans la mémoire collective, par le combat de Camerone.

C’était le 30 avril 1863, il y a 160 ans. Ce jour-là, 62 légionnaires résistaient héroïquement à 2 000 combattants mexicains dans l’hacienda de Camerone. C’était pendant le siège de Puebla, où plusieurs officiers haut-marnais allaient s’illustrer.

Officiers de zouaves

A tout seigneur tout honneur : Théodore Galland, futur « plus jeune général de France ». Il était né à Baissey en 1835. Saint-Cyrien, il servait au Mexique comme lieutenant dans un régiment de zouaves, et même dans le bataillon commandé par un de ses compatriotes, Simon Carteret-Trécourt, de Rolampont. Le 6 avril 1863, soit quelques semaines seulement avant Camerone, Galland se rendait illustre dans des circonstances identiques. Le jeune officier s’était retranché dans une maison de Puebla où il avait pu pénétrer lorsque la retraite des Français a été sonnée. Les combats faisaient rage en effet, Carteret-Trécourt notamment venait d’être blessé, de même qu’un autre officier de zouaves haut-marnais, le lieutenant Joseph Menetrier, de Doulaincourt.

Parent de Musset

Cerné, Galland a été sommé de se rendre. Ce à quoi il a répondu par des coups de feu. Sur ses quinze hommes, bientôt seuls cinq subsistaient, dont trois étaient blessés. « Il y avait six heures que nous tenions contre toute une armée », écrira-t-il. Alors il s’est rendu, avec les honneurs réservés à un adversaire valeureux par le général mexicain.

Capitaine à 27 ans, Galland devait encore se distinguer comme capitaine de partisans, la contre-guérilla comme on disait alors. Partisan, un Joinvillois l’était également : Adrien de Musset, parent de l’illustre poète. Saint-Cyrien comme Galland, capitaine d’infanterie, Musset s’était distingué à San Lorenzo le 8 mai 1863. Comme d’autres Haut-Marnais (Joseph Menetrier, le sous-lieutenant de hussards Achille Boitouset, de Dancevoir), il devait lutter âprement contre les guérilleros, faisant prisonnier un chef de bande, en tuant un autre. 

Faits d’armes

Né à Thilleux en 1819, le lieutenant-colonel Jules Martin était aussi officier de zouaves. Puis il est passé colonel du 62e régiment d’infanterie. Il a trouvé la mort au combat le 21 septembre 1864 à Estanzuela. Un monument rappelle son sacrifice dans son village natal.

Autre officier sud-haut-marnais, Benigne de Montarby, né à Dampierre en 1828, était, comme Jules Martin, fils d’officier de Napoléon. Arrivé au Mexique dès 1862, il a été l’auteur d’un fait d’armes à San Pablo del Monde, le 5 mai 1863, jour où le commandant Aymard de Foucauld devait trouver la mort. Ce combat a valu à son régiment de chasseurs d’Afrique d’être le seul à être décoré de la Légion d’honneur.  Montarby lui-même est tombé à la tête de ses cavaliers à Veranos, le 11 janvier 1865, comme chef d’escadron.

Deux frères wasseyens

Citons encore, parmi les Haut-Marnais du corps expéditionnaire qui devait quitter le Mexique, avant la capture et l’exécution de Maximilien : le commandant d’état-major Victor Davenet, de Châteauvillain, blessé à Puebla le 18 avril 1863 ; les officiers de chasseurs d’Afrique Joseph Carbillet, de Giey-sur-Aujon, les frères Henri et Ernest Marchal, de Wassy ; ou encore le capitaine d’infanterie César Dupond, d’Huilliécourt…

Lionel Fontaine

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