Haras de Montier : la mobilisation s’opère pour aider les chevaux
ANIMAUX. Pas entretenus et enfermés dans le Haras de Montier-en-Der depuis des mois, plusieurs chevaux sont dans un état inquiétant. Le maire Jean-Jacques Bayer, des associations locales et nationales et de citoyens se mobilisent pour leur venir en aide.
Jean-Jacques Bayer est au four et au moulin. Entre sa commune et la 25e édition du Festival de la photographie animalière qui débute ce jeudi, le maire de Montier-en-Der n’a pas le temps de s’ennuyer. Ajoutons à cela un dossier qui traîne depuis plus de quatre ans : le Haras.
Des conditions déplorables
Lundi 15 novembre, le dossier est revenu au centre des discussions publiques. Sur les réseaux sociaux, un témoin anonyme a publié une dizaine de photos prises directement depuis le Haras. « Nous étions au courant de rumeurs depuis quelques mois. Au cours d’une promenade, une écurie était ouverte », raconte un proche du photographe, surpris par la découverte. Depuis, la publication a été retirée pour éviter les ennuis, notamment suite à l’appel de plusieurs avocats. Pour cette raison, le témoin nous a demandé de ne pas les publier.
Le buzz s’explique par l’horrible condition de vie des chevaux présents, qui sont moins d’une dizaine aujourd’hui. « Des conditions déplorables. Nous rappelons qu’au regard de la loi, ces animaux sont considérés comme des êtres humains », commente l’Association Aide aux animaux en détresse, qui intervient sur le dossier depuis le début.
Dire que l’entretien laisse à désirer est un doux euphémisme. « Les chevaux vivent dans 80 centimètres et un mètre de fumier, il y en a partout », déplore Jean-Jacques Bayer, qui souligne d’autres points noirs : « Les chevaux ne sont pas purgés, pas vaccinés, avec des sabots qui ne sont pas entretenus ». Amoureuse des animaux, Nathalie alerte sur un équidé, « totalement amaigri, en danger de mort ». Ajoutons à cela que « certains chevaux ne sont pas sortis depuis deux, voire trois ans », affirme le maire de Montier-en-Der.
Lenteur administrative
La situation est toutefois loin d’être inédite et n’est pas apparue comme telle du jour au lendemain. Beaucoup s’interrogent sur la lenteur administrative face à l’urgence de la situation ; d’où la montée au créneau du maire, d’association ou encore de citoyens. « En les publiant sur Internet, l’idée était de faire accélérer les choses pour que les chevaux retrouvent un vrai cadre », ajoute la proche du témoin. D’autant que « des dispositions ont été prises afin d’héberger les chevaux », ajoute l’Association Aide aux animaux en détresse. Comme nous l’a confié Jean-Jacques Bayer, « la Société protectrice des animaux serait favorable pour les prendre ».
La frilosité de plusieurs vétérinaires venus effectuer des contrôles « sans effectuer de prélèvement », est également pointée du doigt : « Ils ont à boire et à manger, donc tout va bien », constate ironiquement le président de l’Association Aide aux animaux en détresse. Beaucoup espèrent désormais qu’une décision de justice tombe. Une question de vie ou de mort, on peut le dire.
Louis Vanthournout
Le volet administratif
Depuis novembre 2016, le Haras de Montier-en-Der (qui appartient à la commune) est loué par la Société à responsabilité limitée (SARL) Haras de Montier-en-Der, gérée par Tania Gatellier. Du moins, était loué.
En cessation de paiement depuis août 2021, placée en liquidation en janvier 2022, liquidée en juin 2022, la SARL a été définitivement radiée du registre du commerce et des sociétés de Chaumont, le 31 août. « La phase judiciaire est terminée aujourd’hui. Le bail a été résilié le 15 septembre et une procédure d’expulsion a été lancée », résume Jean-Jacques Bayer. Malgré tout, « ce dernier ne peut légalement ni intervenir, ni rentrer sur les lieux ».
Nous avons tenté de joindre Tania Gatellier pour avoir sa version des faits. Sans succès.