Haras de Montier : encore trois chevaux sur place

Au haras de Montier-en-Der, les procédures judiciaires traînent. Outre l’expulsion de l’occupante dont la société a été liquidée l’été dernier, trois chevaux sont toujours sur place et vivent dans des conditions déplorables.

Le dossier avance tout doucement, mais trop lentement pour l’association Aide aux animaux en détresse 52, mobilisée sur le sujet, depuis « cinq ans déjà. Ca ne s’arrange jamais ! On a reçu encore des mails la semaine dernière nous demandant ce que l’on faisait. Mais nous relançons à chaque fois », déplore Maurice Burton, président de la structure haut-marnaise qui fait remonter les signalements de témoins.

La SARL Haras de Montier-en-Der a été liquidée il y a un an, définitivement radiée du registre du commerce et des sociétés de Chaumont le 31 août 2022. Dans la foulée, comme nous l’avait confié à l’époque le maire Jean-Jacques Bayer, « le bail a été résilié le 15 septembre, et une procédure d’expulsion est en cours ». Une décision qui était motivée par des loyers et factures impayés depuis plusieurs années (la gérante avait repris le haras en 2016).

Attente

Huit mois plus tard, après la publication de photos qui ont fait parler au-delà de nos frontières régionales (voir le JHM du 17/11/2022), la situation n’a presque pas bougé. La gérante demeure toujours au même endroit. Et surtout, bien que certains chevaux ont été placés, certains sont encore présents : « Il y en a encore trois, dont un qui reste toujours enfermé et dans un triste état. Les animaux souffrent, il y a des témoins qui le disent. Il faut agir vite. La préfecture de Chaumont est au courant, la sous-préfecture de Saint-Dizier aussi. », appuie Maurice Burton, qui a obtenu des rendez-vous les jours précédents.

Outre les témoins de l’association Aide aux animaux en détresse, d’autres personnes sont allées d’elles-mêmes au haras ces derniers temps. « J’ai moi aussi fait remonter l’état des chevaux auprès de la préfecture de la Haute-Marne. Mais rien n’a bougé, les chevaux sont dans un état plus que déplorable, ils souffrent. Qu’attendent-ils pour les sortir de là une bonne fois pour toute ? », interroge une jeune femme sur Facebook. Une autre affirmation accentue les clichés publiés (celles que nous partagent l’association) par rapport à la réalité : « Ce n’est rien les deux photos là. L’état des sabots des chevaux, des box et j’en passe… Ça me dégoûte. »

L’association de protection animale salue le soutien du maire de Montier-en-Der dans ce dossier, mais fustige les services vétérinaires de Chaumont : « Ils ont fait un rapport : les chevaux ont à boire et à manger, donc ils ne veulent pas parler de maltraitance. Mais bon, ils ont bien laissé six tigres vivre deux semaines l’été dernier dans un camion sur un parking de Saint-Dizier… Ils attendent qu’un cheval soit blessé ou mort ? » Pour que la situation s’accélère et que la maltraitance soit enfin avérée, la municipalité coupe l’eau pendant trois semaines. Un coup de poker gagnant ? Réponse très prochainement.