Handball : la saison blanche n’est pas exclue
Devant le durcissement des mesures sanitaires et l’évolution de la pandémie de Covid, la Fédération française n’exclut pas une saison blanche dans ses différents championnats amateurs. Une décision qui ferait les affaires, dans tout ce marasme, de la N2 de l’ECAC, maintenue malgré sa dernière place au classement.
Hier matin, au gymnase Lemouton, les moins de 18 ans garçons et filles de l’ECAC s’entraînent dans deux groupes séparés. La ville de Chaumont a octroyé à l’ECAC l’utilisation de ses installations, en journée, durant le week-end. Objectif : permettre la tenue des entraînements des licenciés mineurs du club, dans le respect du couvre-feu établi à 18 h dans le département. « On fait contre mauvaise fortune bon cœur », confie Rachel Sugneau, la présidente chaumontaise.
Les seniors n’ont pas ce luxe. Eux sont toujours privés de leur sport et c’est d’ailleurs ce qui inquiète un peu la présidente de l’ECAC. « Je n’ai pas de nouvelles des filles de la N2, à quelques exceptions près. On ne sait rien sur notre avenir, si ce n’est que, de toute façon, on ne reprendra pas le championnat avant mi-février, au minimum, note-t-elle. Pour moi, on s’oriente même vers une saison blanche. Cela nous maintiendrait en N2 pour cette année, malgré un début de championnat très chaotique ».
Jean-Louis Dugravot, le président du comité départemental, n’est pas aussi catégorique, mais n’exclut rien. « Nous avons une réunion mardi avec la commission nationale des compétitions pour évoquer l’avenir des championnats. Il n’est pas dit qu’on prendra une décision à ce moment-là. Je pense que nous serons fixés dans la prochaine quinzaine, en fonction de l’évolution de la pandémie. Si on va vers un reconfinement ou un durcissement des mesures, il est clair que la saison sera fichue. La date butoir de reprise, ce sera mi-mars, après les vacances de février. »
Même dans l’incertitude, l’ECAC, comme les autres, doit préparer la prochaine saison. C’est là le plus compliqué : qui va rester mobilisé ? Dans quelle mesure les conventions ou contrats vont-ils pouvoir être reconduits ? Les sponsors vont-ils se réengager ? La présidente n’a pas de réponse à ce jour, mais assure travailler, avec son équipe, sur un projet, pour son équipe féminine de N2 comme pour les autres formations du club. « Financièrement, on s’adapte. Nous avons moins de dépenses et nos contrats sont couverts par le dispositif de chômage partiel. Mais pour les sponsors, c’est la galère, même si certains ont choisi de continuer à nous suivre. C’est un beau signe de solidarité et de confiance ».
Des »tchoukball » comme partenaires de jeu
Entrée en fonction avec son équipe à la rentrée 2020, la présidente chaumontaise vit un début de mandat qu’elle n’imaginait pas aussi perturbé. La crise sanitaire a compliqué, comme partout, le quotidien de son club. La reprise des entraînements pour les mineurs, cette fin de semaine, est donc vécue comme un soulagement. Même s’il ne sera peut-être que temporaire. « Nous avons mis en place le protocole lourd exigé par la fédération française. Dès la semaine prochaine, noue reprendrons également les séances de baby-hand et des moins de 9 ans. Les parents et les enfants sont demandeurs. Ils nous soutiennent », poursuit-elle.
Afin de faciliter la vie de ses licenciés, contraints à jouer au handball « sans contact », le club a fait marcher son imagination et joué d’opportunisme pour permettre à ses jeunes de s’entraîner le plus normalement possible. Les contacts étant prohibés, les passes limitées, l’ECAC a acheté des tchoukball, des mini-trampolines inclinés. « Les joueurs et joueuses lancent le ballon sur le tchoukball, qui fait rebondir la balle. Cela simule une passe à un partenaire, fait travailler la rapidité, les réflexes aussi. Le tout en limitant la manipulation du ballon par plusieurs joueurs en cette période de crise sanitaire », détaille Rachel Sugneau. Du système D et de l’astuce. Pour continuer à jouer malgré tout.
Delphine Catalifaud
d.catalifaud@jhm.fr