Handball : à Chaumont, Mustapha Bouali « cherche un état d’esprit »
Mustapha Bouali veut tourner rapidement la page de la lourde défaite à Rueil (42-14), enregistré ce samedi 19 septembre. L’entraîneur chaumontais en a néanmoins tiré beaucoup d’enseignements. Et pas uniquement négatifs.
Le Journal de la Haute-Marne : Que faut-il retenir de cette très lourde défaite ?
Mustapha Bouali : « Dans cette défaite, les filles vont beaucoup apprendre. Le score est lourd, mais il est mérité. Rueil nous a respecté en n’ayant aucune pitié. J’aurais fait la même chose à sa place. Nous n’avons pas les mêmes objectifs et il s’agit clairement d’une équipe de haut de tableau. Maintenant, ce n’est qu’un match. Je n’ai pas une équipe pour monter. Mais j’ai une gardienne et j’ai des jeunes qui vont progresser. Cette rencontre m’a permis d’observer qui pouvait prendre le leadership dans ce groupe, hormis Manue (Merger). Et en fait, je retiens que les filles n’osent pas. C’est l’hésitation qui les tue encore plus ! »
JHM : Il est grand temps que vous arriviez à temps plein à Chaumont, non ?
M. B. : « Oui. Ma situation n’est pas évidente, car je quitte mon boulot à Massy pour arriver dans un autre à Chaumont. Cela prend du temps. Les filles ne me voient que pour les matches et c’est trop peu. Quand on joue, on a besoin du coach, d’être rassuré. Avec si peu de temps ensemble, on ne peut pas vraiment communiquer. C’est l’entraînement qui va changer les choses. Je prends mon poste à la ville de Chaumont au 1er octobre. Je me donne six mois pour dresser un premier bilan. Ma méthode doit se mettre en place. Mais j’ai confiance en mon groupe. Dans l’adversité, il n’a pas lâché et s’est battu. Avec moi, elles ne vont plus hésiter à s’engager dans le jeu. »
« Avec Manel, on aurait perdu quand même »
JHM : Quelles vont être vos priorités de travail ?
M. B. : « Donner confiance aux joueuses. Mon objectif, c’est de rendre tout le monde très compétitif. On va travailler le jeu d’attaque, apporter des solutions au shoot. Elles doivent toutes se dire qu’elles sont dangereuses individuellement. Elles doivent créer pour les copines. Sincèrement, ce que j’ai vu, ce n’est pas catastrophique. J’ai vu un groupe qui ne voulait pas lâcher. Je sais que les filles sont déjà remobilisées. Si on reste soudés, on ne prendra pas souvent ce genre de correction. Il faut avancer. Je cherche un état d’esprit et nous avons commencé à le trouver. »
JHM : Manel Mrad, la meilleure buteuse de l’équipe, était absente ce samedi. N’y a-t-il pas une dépendance du groupe vis-à-vis d’elle ?
M. B. : « Manel aurait été là, cela n’aurait rien changé au résultat. Elle aurait été certainement prise en stricte. Et même avec seize buts de plus, c’était perdu quand même. On doit s’adapter. Il faut libérer Manel. Elle doit avoir des complices. Je veux six joueuses dangereuses, pas une ou deux. C’est mon job d’y parvenir. »
« Une victoire et moins de trente buts »
JHM : Koenigsmacker, votre prochain adversaire, a encore perdu ce week-end. Il y a donc un match à ne pas perdre samedi, dans la course au maintien…
M. B. : « C’est un match important dans cette optique, en effet. Je veux qu’on gagne et qu’on encaisse moins de trente buts. Je doute qu’Emmanuelle Merger, par exemple, ait envie d’encaisser à nouveau 42 buts. La défaite de samedi peut réveiller l’orgueil de tout le groupe. Si on gagne nos matches à domicile, on se maintiendra. »
JHM : Neuf joueuses, c’est peu pour un groupe de Nationale 2. Le maintien passe-t-il forcément par du recrutement dans les semaines qui viennent ?
M. B. : « Le recrutement, ce n’est pas moi qui gère. J’ai confiance en le groupe que j’ai. Si on me donne dix, dix joueuses, ça m’ira aussi, mais j’ai l’habitude de faire avec les joueuses que je possède. A moi de tirer le meilleur de chacune. Je dois rencontrer deux filles cette semaine. Et je répète que j’ai des jeunes dans mon groupe qui peuvent proposer de belles choses. »
Propos recueillis par Delphine Catalifaud