Handball : les Chaumontaises ont gagné avec le cœur en Nationale 2
Elles abordaient le championnat de N2 avec appréhension, après un été compliqué et de multiples rebondissements. Les Chaumontaises ont fait front, hier soir, face aux Mureaux, pour s’imposer avec une envie XXL (31-28).
Et dire que l’idée d’un forfait leur a traversé l’esprit un temps. Qu’à moins d’un mois du début du championnat elles n’avaient toujours pas de coach. Qu’il y a quinze jours à peine, elles n’avaient plus de gardienne. Qu’elles ont aussi dû s’expatrier au gymnase Lionel-Meunier, en raison de l’indisponibilité du leur, réquisitionné comme vaccinodrome. D’autres auraient lâché : les dirigeants de Chaumont ont bataillé pour rester debout. Hier, ils ont donc accueilli avec une fierté incommensurable la victoire de leurs joueuses aux dépens des Mureaux (31-28). Les joueuses et leur coach avec, dans un mélange de revanche et de soulagement.
Alors tout ne fut pas parfait et Chaumont a parfois marché sur un fil. Après une première mi-temps entamée tambour battant (5-0), les Chaumontaises s’éteignaient petit à petit. La fatigue, le stress gagnaient du terrain et le jeu devenait plus brouillon. Moins tranchantes en attaque, les filles de Mustapha Bouali payaient leurs efforts. Elles subissaient aussi la prise en stricte de Manel Mrad.
Les Mureaux revenaient dans le coup (13-10) et Chaumont, dans le dur, ne parvenait à garder ses distances que grâce au jeu des penalties (six en première mi-temps). Le vent tournait néanmoins dangereusement. Et quelques secondes avant la pause, Diarra égalisait pour les Franciliennes (15-15).
Emmanuelle Merger, le baromètre
On craignait alors pour la suite. Emoussées, les Chaumontaises allaient-elles réussir à garder le rythme et à tenir tête à une équipe des Mureaux mieux dotée en nombre (14 joueuses contre 10) ? Elles surprenaient tout le monde en reprenant avec un moral d’enfer et montaient en intensité au fil des minutes. Pour la première fois, les Mureaux prenaient pourtant les commandes (18-19).
Rien ne les déstabilisait. Ni la stricte de Manel Mrad, qui finissait par leur ouvrir des espaces sur les ailes. Ni l’infériorité numérique de deux minutes, après l’exclusion temporaire de Laura Jobard. Dans son but, Emmanuelle Merger, auteur d’un gros match pour sa reprise, maintenait l’équipage à flot (25-23). Tout le monde ramait dans le même sens, à l’image de ce but de la jeune Léa Verleye (26-23, 54′). Dans une fin de match totalement débridée, Chaumont jouait les contres à fond. Il finissait par hurler sa joie et son bonheur en cette soirée où on n’avait pas donné cher de sa peau. Comme quoi, avec le cœur…
Delphine Catalifaud
d.catalifaud@jhm.fr