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Guerre d’usure – L’édito de Patrice Chabanet

Guerre d’usure – L’édito de Patrice Chabanet

Il est beaucoup trop tôt pour parler d’essoufflement. Mais on n’assiste pas à un emballement de la contestation sociale. Les faits sont là. Tout a démarré avec la mobilisation du 12 septembre. Or celle du 21 septembre qui devait être plus ample est loin d’avoir fait le plein. Hier, la journée d’action des routiers lancée par la CGT et FO n’a pas été un franc succès non plus. Pour le dire simplement, le pays n’a pas été bloqué comme il avait pu l’être par le passé. Sans parler de victoire, on peut dire que le pouvoir avance ses pions sans trop de casse. A sa façon il semble retourner à son avantage la guerre d’usure qui lui a été déclarée : ce sont ses adversaires qui commencent à s’user. Ils ont sans doute commis l’erreur d’annoncer un séisme social. Comme la réalité ne confirme pas la prévision, l’opinion publique observe l’écart entre les deux. Peut-être faut-il y voir aussi non pas une adhésion franche au nouveau Code du travail, mais une forme d’acceptation résignée.

Si l’exécutif paraît déterminé à dérouler son programme, il commence à y laisser des plumes. On l’a vu avec les sénatoriales qui ont mis un coup d’arrêt aux succès électoraux de la nouvelle majorité. Qu’elle n’ait pratiquement pas de grands électeurs n’est pas la seule explication. De nombreux élus locaux, pourtant proches de La République en marche ne digèrent pas la suppression à venir de la taxe d’habitation. Certes, l’habileté du chef de l’Etat et de son gouvernement est d’accélérer la cadence, une manière de toujours passer à autre chose. Ainsi hier, le Premier ministre a annoncé un plan d’investissement de 56,3 milliards d’euros. Ce n’est pas rien. Mais la contestation sociale rampante, même si elle ne parvient pas à mobiliser autant que le souhaiteraient ses organisateurs, parvient à masquer ces projets d’importance. Après l’immobilisme du début du quinquennat de François Hollande, on est passé à un démarrage sur des chapeaux de roue. C’est efficace pour empêcher les adversaires de réagir à temps. Mais c’est transformer toutes les nouvelles réformes en autant de virages dangereux.

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