Guerre de succession – L’édito de Christophe Bonnefoy
Guerre de succession – L’édito de Christophe Bonnefoy
Jean-Luc Mélenchon aime les communistes. Mais pas leur dirigeant. Pierre Laurent aime les Insoumis. Mais pas leur chef. Ainsi pourrait-on résumer l’état d’esprit qui règne entre les deux hommes. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir dans les joutes verbales des – désormais – deux frères ennemis, une véritable guerre de succession. Qui, pour reconstruire sur les ruines de cette gauche contestataire qui a perdu sa voix ? Qui pour s’emparer, même, d’autres voix, celles qui allaient vers un PS désormais à l’agonie ?
Jean-Luc Mélenchon semble avoir une longueur d’avance. Forcément, il capitalise sur ses résultats au premier tour de la présidentielle et sur une certaine popularité. Pierre Laurent, lui, attaque de front le champion de “l’anti-tout”. Un rôle que le Parti communiste tient aujourd’hui difficilement. Le parti de feu Georges Marchais a presque disparu des radars, tant il est inaudible. Il survit et ne peut donc plus se contenter d’un discours convenu. Il doit faire sa révolution. De l’intérieur.
En l’occurrence, la Fête de l’Huma qui, elle, reste un événement populaire, était l’occasion rêvée pour Pierre Laurent de se rappeler au bon souvenir des électeurs. Mais aussi des sympathisants de la gauche contestataire, qui l’ont sans doute quelque peu effacé de leurs tablettes. Les Journées du patrimoine, pour le coup, ont en quelque sorte ressorti de la poussière ce PC qui, en son temps, bataillait pour l’Elysée. Mais il n’est pas impossible – et même prévisible – que dès aujourd’hui, Pierre Laurent en soit à nouveau réduit à se demander, encore et encore, comment son mouvement peut bien revenir sur le devant de la scène.
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