Grippe aviaire sur le bassin Sud du Der : contraintes prolongées
ENVIRONNEMENT. Les mesures de restriction à Braucourt et Giffaumont restent maintenues jusqu’au 4 mai après de nouvelles découvertes d’oiseaux morts. Pour un producteur de foie gras établi dans la région dervoise, l’ampleur de l’épidémie de grippe aviaire en France inquiète doublement.
A quelques pas d’un camping bien occupé, le soleil rayonne au-dessus de la plage de Braucourt. Une météo idéale pour ce site du bassin Sud du lac du Der-Chantecoq. Las ! Des affiches dissuadent rapidement les promeneurs : « Influenza aviaire. Accès interdit. »
C’est ainsi depuis plusieurs semaines. La multiplication des cas de grippe aviaire parmi les oiseaux retrouvés morts aux abords du lac a en effet entraîné des mesures de restriction, et notamment des fermetures de plages, à Braucourt côté Haute-Marne, à Giffaumont côté Marne.
Nouvelles découvertes
Quelques cygnes naviguent paisiblement. Mais plusieurs de leurs congénères ont encore été retrouvés morts la semaine dernière. Ils font l’objet d’analyses pour confirmer ou non la présence d’influenza aviaire, mais en attendant, les mesures de restriction qui auraient pu être levées ce mardi 19 avril sont maintenues. Pas très encourageant, alors que la météo est au beau fixe en ce début de printemps et que la saison touristique a commencé. Il suffisait de voir, ce mardi, la vie qui animait la station touristique de Giffaumont pour s’en convaincre.
« Grande ampleur »
Parmi les activités que l’épidémie impacte, il y a la Ferme du bocage, à Droyes. C’est même d’un double impact dont il s’agit. « Depuis un mois, le transport de volailles est interdit, donc nous ne pouvons pas renouveler nos bandes de canards », explique d’abord Emilien Bernard, agriculteur et producteur de foie gras. Le deuxième problème, c’est que depuis le début de l’épidémie, « quinze millions de volailles ont été abattues. C’est la première fois que l’épidémie a une telle ampleur, et que la Vendée et la Charente sont touchées ». Or c’est de ces régions que proviennent les canards destinés à la production du foie gras de Droyes. D’où une crainte pour l’approvisionnement futur. Voilà qui n’est pas sans provoquer une certaine inquiétude pour cette filière. « Je suis encore confiant et ne veux pas paniquer, mais il va falloir que ça bouge à la sortie des élections », estime Emilien Bernard, dont l’exploitation n’a pour l’instant droit à aucune aide – contrairement aux éleveurs qui ont été indemnisés.
L. F.