Grèves de Noël – L’édito de Jean-Jacques Manceau
Ah Noël ! Ses illuminations, ses calendriers de l’Avent rigolos, ses pulls moches et… ses grèves SNCF. Une véritable tradition que le monde entier nous envie. Évidemment, chaque année, les revendications sont différentes. Quoique ! Cette année, ce sont les contrôleurs qui se sont mis sur les rails. Au programme : des questions salariales, le déroulé des carrières et une plus grande reconnaissance des spécificités de la fonction. La direction et les syndicats qui vont entamer les négociations annuelles à partir de mercredi auront de quoi ferrailler. Pour pimenter les débats, le Collectif national des agents du service commercial trains a aussi déposé un préavis pour les week-ends de Noël et du Nouvel An, mais assure faire « le maximum pour qu’il n’y ait pas de grève à Noël ». On respire ! On se prend même à rêver de pouvoir passer les fêtes en famille ou partir en vacances sans stress.
Le plus étonnant à la SNCF, c’est l’écart d’enthousiasme entre les équipes marketing, au siège, et les équipes opérationnelles sur le terrain. Les premières se préparent pendant des mois pour mitonner les fameuses ventes de Noël, peaufiner les offres « exceptionnelles » du Black friday. Le tout à coup de millions d’euros d’achat de mot-clés sur Internet, de campagnes d’envois de SMS et de mails. Mieux, la SNCF paye des influenceurs sur TikTok pour convaincre les plus jeunes que c’est « cool » le train. Et effectivement, elles sont « cool » les vidéos des pianistes en gare qui s’époumonent sur des reprises d’Adèle, entre deux jingles d’annonces de train retardés ou annulés. Une pression marketing maximum pour faire des fêtes de Noël une belle réussite commerciale. Mais cette année encore, le Black Friday se termine par un « Black Thursday » avec l’annonce ce jeudi de l’annulation d’une partie des trains ce week-end. Manquerait plus que les équipes marketing se mettent en grève pour manque de reconnaissance !