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Colère aussi dans les écoles à Langres

Jean-Marc, père de la petite Anne, estime que le gouvernement fait ce qu’il peut, tout en comprenant le ras-le-bol des enseignants.

Si elle était disparate selon les établissements, la mobilisation des enseignants et personnels était également de mise, ce jeudi 13 janvier, dans les écoles de Langres. Avec, dans l’ensemble, un soutien compréhensif des parents.

A Langres, une école a affiché, ce jeudi 13 janvier, le taux de 100 % de grévistes au sein de son établissement. Il s’agit de celle des Ouches, où un accueil des enfants, mais sans cours, était tout de même garanti (lire le détail en encadré). A l’inverse, l’ensemble des enseignants a fait le choix de répondre présent au sein de l’école Jean-Duvet. Ce qui n’a pas empêché certaines des institutrices d’afficher un masque siglé « Maîtresse en colère ».

Car, à Langres comme dans toute la France, la colère des enseignants et personnels, incontestablement, éclate. La gestion sanitaire depuis la reprise des cours début janvier, avec ses trois protocoles successifs et toujours plus abscons en neuf jours, a constitué la goutte qui a fait déborder le vase. « Il faudrait que ce soit cadré et rien ne l’est ! J’ai des enfants qui viennent sans cette attestation sur l’honneur », pointe une institutrice langroise, sous couvert d’anonymat. « L’école se transforme en labo. Tous ces tests, tous ces contrôles nous prennent un temps phénoménal au détriment de l’apprentissage des enfants », renchérit l’une de ses collègues. Qui ne cache pas son désarroi : « On ne sait plus vraiment comment faire. Sans parler du fait que tout le monde est à cran, et que certains parents deviennent de plus en plus agressifs. D’un autre côté, je les comprends aussi : eux non plus ne savent plus très bien ce qu’ils sont censés faire… ».

Des parents d’élèves compréhensifs

Les parents, dans l’ensemble, se sont néanmoins montrés compréhensifs. « Je pense que ce doit être très difficile pour les écoles actuellement. D’un autre côté, je ne peux pas blâmer la politique de gestion sanitaire. Je pense que tout le monde fait ce qu’il peut, même si je comprends que certains soient agacés », relève Jean-Marc, papa d’une petite Anne, qui est en classe de CM1 à l’école Jean-Duvet.

De son côté, Elaine, maman d’une fille en CES, se montre un tantinet plus critique : « Je pense que Blanquer essaie de se dépatouiller comme il peut, le pauvre homme. Mais, manifestement, ça ne fonctionne pas. Je crois qu’il y a une déconnexion de la tête pensante par rapport à la réalité du terrain ». Néanmois, Elaine, comme beaucoup de parents, s’est présentée à l’école : « Oui, j’ai mis ma fille à l’école. C’est très compliqué : je n’ai pas envie qu’elle rate encore une journée d’école. Ceci dit, même si je peux alors donner l’impression de ne pas être solidaire, je comprends parfaitement le ras-le-bol des enseignants avec ces changements de protocoles incessants. »

Nicolas Corté et Patricia Charmelot

n.corte@jhm.fr et p.charmelot@jhm.fr

100 % de grévistes dans deux écoles du Grand Langres

L’appel national a été suivi de manière très diverse sur le territoire du Grand Langres. Trois écoles du Sud-haut-marnais affichaient 100 %, dont deux sur le bassin du Grand Langres : celle de Longeau et celle des Ouches à Langres (primaire et maternelle). « A la suite de l’annonce du mouvement de grève, nous avons informé les parents d’élèves. Dès que le taux de grévistes dépasse les 25 %, un service minimum d’accueil dans les écoles est mis en place. C’est un dispositif pris en charge par les collectivités », précise Cindy Stoehr, inspectrice de l’Education nationale (IEN) pour le secteur de Langres.

En effet, les services intercommunaux en charge des Affaires scolaires se sont donc déployés afin d’assurer la présence d’encadrants. « Nous nous adaptons au besoin dans chaque établissement. Aux Ouches, il n’y avait que sept élèves présents jeudi sur tout l’effectif de l’école élémentaire et aucun en maternelle, nous avons donc prévu une animatrice. A Neuilly-l’Evêque, nous avons accueilli 33 enfants, donc quatre encadrants étaient nécessaires », détaille Isabelle Frossard, responsable du Pôle Enfance et Jeunesse du Grand Langres. En parallèle, la cantine et le périscolaire ont bien entendu été maintenus.

Une organisation qui a donc permis aux enfants, dont les parents n’ont pas eu d’autres choix que de les envoyer à l’école, d’être accueillis dans les meilleures conditions possibles. 

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