Graphisme transnational au Signe
Toute la semaine écoulée, une cinquantaine d’étudiants d’écoles de design ont travaillé ensemble à Chaumont pour poser les premières pierres de l’identité graphique d’EuroFabrique, initiative visant à faire dialoguer jeunes artistes et designers.
Riche semaine pour les cinquante jeunes designers venus des quatre coins du monde et délégués par dix écoles réparties dans sept pays. Au fil des jours, à Chaumont, ils ont constitué le second design camp, c’est à dire un atelier de co-création destiné à inventer une identité graphique pour EuroFrabrique. Cette dernière est une manifestation qui vise à devenir biennale, en s’inscrivant dans la durée. Forte d’une première édition en 2022, EuroFabrique se définit comme « un projet nomade rassemblant les étudiants d’écoles d’art européennes lors d’ateliers collectifs sur les futurs de l’Europe ».
Ateliers communs, créations personnelles
Au Signe, le design camp se penchait plus spécifiquement sur le graphisme qui pourrait à terme porter le concept. Les chercheurs ont bénéficié de conseils éclairés et professionnels, notamment lors de la conférence d’Erik De Vlaam, signature incontournable du Studio Dumbar/Dept, venu tout exprès des Pays-Bas « et dont les travaux se sont toujours inscrits loin des logiques consuméristes », souligne Mariina Bakic, responsable du pôle création et transmission.
Quoique rassemblés et s’inspirant collectivement « dans une expérience support pour le vivre ensemble européen » rappelle Mariina Bakic, les étudiants ont présenté vendredi leurs premières esquisses issues de réflexions personnelles alimentées au fil de la semaine.
Certes, les travaux sont encore parcellaires car c’était bien le but, mais la démarche, elle, était complète et engagée. Conceptualisation du projet, hiérarchisation des recherches, autant de passages obligés vers lesquelles Élodie Boyer aura accompagné les étudiants. Spécialiste de la création de marques, elle intègre des notions essentielles à la création d’identités visuelles, par une analyse réflexive : comprendre l’objet de la marque, ses enjeux internes et externes, analyser les stratégies, fédérer les énergies et les ressources pour créer des signes pertinents et durables. Et finalement, faire de l’identité un outil magique pour construire des grandes marques.
Boîte à outils
Autant dire que pilotés par une expertise aussi pointue, les étudiants ont pu remettre sur le métier un ouvrage attendu. Présentées à l’ensemble du groupe vendredi à la fin de la session de Design Camp, les productions sont depuis hier exposées à la Gaieté Lyrique à Paris, dans le cadre de l’opération EU.TOPIA.
Les travaux ébauchés à Chaumont serviront de « boîte à outils dans laquelle les futurs hôtes d’événements EuroFabrique pourront puiser pour créer leur propre identité qui puisse s’inscrire dans une identité EuroFabrique commune » précise Mariina Bakic.
Renaud Busenhard
