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Grande échelle et acte courageux pour maîtriser un homme violent à Chaumont

Policiers et sapeurs-pompiers sont intervenus en nombre, mardi 10 janvier 2023, à Chaumont, afin de déloger un homme violent de l’appartement de sa petite amie. La « grande échelle » a été déployée. Animé du sens du devoir, un policier a fait preuve de courage.

Mardi 10 janvier 2023, Chaumont, 1 h du matin. Un équipage de fonctionnaires de police se presse rue Faraday. Une femme a composé le 17. Excellent réflexe. Son compagnon viendrait de lui porter des coups avant de lui confisquer les clés de son appartement. Arrivés sur le palier, les policiers découvrent une bouteille de rhum. Des cris émanent de l’appartement. « Ta gueule salope ». « Ouvrez, il va me tuer ».

La situation devient critique. Refusant d’ouvrir la porte – blindée – aux policiers, le forcené tient des propos particulièrement inquiétants. « Allah akbar ». Tout en laissant supposer qu’il est en possession d’un « brolique », une arme de poing, Jérémy F. menace de « tout faire péter avec du nitrate d’ammonium ». L’inquiétude est grande. La situation entraînera l’arrivée sur les lieux du commissaire Garnier, Directeur départemental de la sécurité publique.

« Grande échelle »

Un policier parvient à établir de premiers contacts avec le forcené au travers d’une fenêtre. Hors de lui, le quadragénaire menace de « fumer » le fonctionnaire. Les policiers font appel aux sapeurs-pompiers. La « grande échelle » est déployée. L’Officier de police judiciaire entré en contact avec le forcené se porte à hauteur de la fenêtre de l’appartement. De nouvelles menaces de mort sont proférées. La fenêtre est ouverte, agité, le forcené est à distance de saut.

N’écoutant que son courage, un courage forçant le respect, le gaillard et intrépide fonctionnaire se jette de la nacelle en direction de Jérémy F. Plaqué au sol, ce dernier est rapidement maîtrisé. Scène surréaliste, la femme à l’origine de l’arrivée des secours, visage tuméfié, épine nasale fracturée, se jette sur les policiers arrivés en renfort. La jeune femme sera elle aussi maîtrisée. Il est près de 4 h. L’intervention aura mobilisé policiers et sapeurs-pompiers pendant trois heures. En état d’ivresse, Jérémy F. sera hospitalisé avant d’être placé en garde à vue, placé en détention provisoire et présenté, vendredi 13 janvier 2023, devant le tribunal correctionnel (lire ci-dessous).

Assurant, après avoir clairement fait état de coups aux policiers à l’occasion de son appel au 17, être tombée dans les escaliers, concédant avoir été contrainte de se réfugier dans la salle de bain de son appartement, pièce dont la porte a été « défoncée » par son compagnon, la victime a refusé de déposer plainte et de se constituer partie civile.
T. Bo.

« Je m’excuse »

Alors, qu’en est-il réellement ? Ancien toxicomane, soumis à de lourds traitements médicaux, fragile, « dépressif », « oisif », « sans emploi depuis 2006 », âgé de 42 ans, Jérémy F. était dans un état d’ivresse manifeste, extrême, la nuit des faits comme en atteste un contrôle d’alcoolémie faisant état, deux heures après son interpellation, d’un taux de 2,04 grammes d’alcool par litre de sang. Traitements et alcool font mauvais ménage. De son propre aveu, le prévenu, présenté, vendredi 13 janvier 2023, en comparution immédiate, devant le tribunal correctionnel, aurait « pété les plombs ».

Le quadragénaire ne se souvient de rien. Ou presque. « Je m’excuse, j’ai fait n’importe quoi, je ne conteste rien, mais je ne me rappelle de pas grand-chose. (…) Je suis désolé, navré ». Il n’est point question de radicalisation. « Monsieur a parlé de Al-Qaïda tout en disant ne pas aimer les Arabes, ça ressort du dossier, il s’agit de propos d’homme saoul », nota Me Lalloz au nom du prévenu. Aucune arme à feu ne fut découverte. Arrêté en possession d’une matraque télescopique, Jérémy F. n’en a pas moins menacé de mort un policier et violenté sa compagne comme en atteste un certificat médical faisant état d’une Incapacité totale de travail (ITT) de dix jours.

Maintien en détention

Le couple s’était formé « il y a dix jours ». La lune de miel fut courte, alcoolisée, violente. Jérémy F. totalise « 24 mentions à son casier judiciaire », le prévenu, en état de récidive légale, a été condamné pour vol, violence ou importation et trafic de stupéfiants. Sorti de détention en « septembre 2020 », le récidiviste a été condamné un an plus tard pour des faits de violence avec arme, « une tronçonneuse », comme ne manquèrent pas de le rappeler madame le procureur Pelletier et Me Gambini, conseil du policier menacé de mort. Me Lalloz ramena ce dossier à une dispute entre personnes alcoolisées. « Madame ne se souvient de rien ». Monsieur non plus. Le prévenu doit être accompagné. Il le sera.


Condamné à deux ans de prison dont douze mois assortis d’un sursis probatoire, maintenu en détention, invité à réparer le préjudice moral du policier menacé de mort à hauteur de 400 euros et appelé à ne plus entrer en contact avec la victime, Jérémy F. devra, entre autres mesures, respecter de nécessaires obligations de soins.

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