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Goût amer – L’édito de Christophe Bonnefoy

Cette année, comme la précédente, les fêtes de Pâques auront un goût amer. Le chocolat certainement aussi, mais pour le coup, c’est plutôt gage de qualité. Seulement, les œufs ou autres lapins et cocottes risquent de passer assez mal. Encore plus qu’en 2020.

L’an dernier, c’est la sidération qui planait sur les jardins visités, paraît-il, par les cloches. En ce week-end théoriquement festif, la colère a remplacé l’effet anesthésiant de la pandémie inédite de mars 2020. Une colère nourrie pendant 365 jours par les ratés, les couacs, les incohérences et, autant le dire, par ce sentiment que le gouvernement s’est perdu dans la lutte contre le virus. Ou même, qu’il n’a jamais vraiment trouvé le bon chemin. Mais au moins, peut-on lui savoir gré d’avoir, dès le début, fait du « quoi qu’il en coûte » un cheval de bataille. Les dégâts économiques seront énormes. Mais sûrement limités, sans doute, par une forme de mise sous perfusion de l’économie. Il faudra pourtant bien rembourser un jour. D’une manière ou d’une autre.

Ce cru 2021 de Pâques signe, lui, le début d’un nouveau durcissement des restrictions – un retour en arrière nécessaire tout autant que douloureux – qui sera décisif. Et, potentiellement, pas que pour les Français. Le chef de l’Etat compte sur ce serrage de vis pour faire retomber la pression sanitaire. Mais aussi sur l’accélération de la vaccination. Au point de promettre finalement à court terme ce qu’on ne connaît quasiment plus depuis un an : le plaisir d’un café en terrasse ou le retour des spectacles. Pari risqué. Très risqué. En effet, comme en politique, personne ne sait, prenons l’exemple des vaccins, si sur le plan sanitaire, les promesses pourront être tenues. Et donc si à la mi-mai, on ne sera pas reparti pour une nouvelle indigestion de mauvaises nouvelles.

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