Gocenko, la truculence des mots
Gocenko, ça sonne et ça s’écrit comme un nom de groupe tout droit venu des pays de l’Est. Et pourtant la formation est née entre Champagne et Bourgogne. Découverte.
Pour être plus clair, Gocenko tire son nom de Gauthier, le pilier du groupe. Surnommé Gotch. Il n’en fallu pas plus à ses acolytes pour imaginer un «Gotch and Co»… et lui donner acolytes pour imaginer un «Gotch and Co»… et lui donner un petit air des Balkans. L’histoire débute fin 2007 à Dijon, notamment lorsque Gauthier rencontre Vincent et sa batterie. La formation se cherche un peu et se stabilise un an plus tard, quand les deux compères trouvent en Jean-Marc le bassiste qu’ils recherchaient. Venus de l’électro et du rock, ils accompagnent alors Gauthier et sa guitare, dans un univers acoustique, aux mélodies intimistes.
Mais tous n’ont qu’une idée, prendre une place d’importance dans un groupe qui permet de laisser parler tout leur talent et leur soif de musique. Gauthier, entre temps devenu Langrois, trouve en eux des partenaires idéaux pour enrichir les mélodies qu’il pose sur des paroles atypiques. Bercé par des influences très diverses, il se sent proche de Thomas Fersen, La Tordue, Debout sur le zinc, les Têtes Raides, Juliette… Dès lors, les mots deviennent son domaine de prédilection. Grand lecteur, il aime «le mot, sa sonorité, son rythme, son assonance, les rimes riches…» Et surtout Gauthier aime jouer avec les mots, les triturer…
Les maux des mots
Les textes sont donc des petites merveilles d’écriture. Bric-à-brac ne comporte que des rimes en «ique» et «aque». Un autre morceau voit ses vers commencer par la même syllabe que la fin du vers précédent. Que des petites finesses desquelles émergent des textes fort agréables à écouter. D’autant que les sujets, aussi graves que dérisoires, ne manquent pas de piquant. Qu’il s’agisse de «Tout et son contraire» (une fille qui quitte son compagnon pour retrouver une autre fille) ou «Cul de sac» (un accro des moyens de locomotion, de la bicyclette… au corbillard), se dégage un même plaisir d’écoute. Et Gocenko en a pleinement conscience : «Notre musique n’est pas festive. Alors que d’autres groupes ont besoin de voir le public danser, chanter, bouger, nous c’est le contraire. Nous sommes particulièrement contents quand les spectateurs font un silence total et pénètrent pleinement nos textes. Là on se dit qu’on a réussi».
Pris par des professions très éloignées du domaine musical – ce qui fait dire à Gauthier qu’il est un «saltimbanquier» – le trio s’est néanmoins produit à plusieurs reprises à Dijon (La Vapeur, la Péniche Cancale…), en Saône-et-Loire et, bien sûr, en Haute-Marne. Vainqueurs du Trempl’1 de Nogent il y a quelques années, on a déjà pu les écouter aux Festi’Mardis ou dans des café-concerts, à Langres et Chaumont.
Un album à partager
Gocenko, en plus de ses trois musiciens, compte un travailleur de l’ombre en la personne de Stelio Pagani. Le jeune ingénieur du son langrois suit le groupe partout et prend bien évidemment une place importante dans la préparation du premier album qui est sorti il y a quelques jours. Le dosage du café, c’est le titre de l’album, est notamment disponible sur la page facebook du groupe. «Un album que l’on souhaite partager avec le public. Il comprend les textes et les accords musicaux». Le groupe se produira également durant l’été en région : le 27 juillet au théâtre de verdure de Beaune et le 2 août à Champlitte.
Correspondance : Jean-Claude Catherinet
On peut retrouver la formation et son univers sur www.gocenko.com, sur myspace.com/gocenko, sur la page Facebook ou par mail gocenko@free.fr.