Gilbert Ysern : « un grand cru »
Le directeur du tournoi s’est présenté, hier, devant les médias
pour faire le bilan du tournoi. Et s’il est bon dans de nombreux
domaines, certains épisodes ont été plus fâcheux
pour l’image de Roland-Garros.
Quel bilan tirez-vous de cette édition ?
Gilbert Ysern : «On a été particulièrement gâtés cette année, avec un tir groupé des Français qui a amené six joueurs ou joueuses en huitièmes de finale. C’est assez rare pour être souligné. En plus, Jo-Wilfried Tsonga nous a fait le plaisir d’aller encore plus loin, puisqu’il a réalisé deux performances consécutives contre Berdych et Nishikori. Nous avons aussi eu une belle finale dames, où Serena Williams a encore marqué l’histoire de son sport. Sur le plan sportif, c’est un grand cru, avec aussi de très belles audiences sur France Télévisions, en progression de 20 % par rapport à l’an dernier. Roland- Garros est vu dans le monde entier, sur 133 chaînes de télévision. L’affluence est également très satisfaisante, avec plus de 460 000 spectateurs sur les trois semaines et 430 000 sur la quinzaine. On pourrait en avoir trois fois plus si on avait la place pour les accueillir mais ce ne serait pas raisonnable, au regard de l’exiguïté de notre stade et de nos installations.»
Ou en êtes-vous par rapport à l’agrandissement du stade ?
G. Y. : «Nous avons attendu avec beaucoup d’impatience l’éminence de la délivrance des permis de construire, j’en ai encore eu la confirmation par le cabinet du maire. Ces permis seront délivrés en début de semaine, après cinq années de procédures et d’attente. Ces six derniers mois ont été un peu trop longs. Jusque-là, on était dans la norme pour un projet ambitieux comme le nôtre sur un espace aussi sensible. Les prolongations sont terminées. Le rêve deviendra réalité pour commencer enfin les travaux avant la fin d’année, pour une livraison de notre nouveau Roland-Garros pour le tournoi 2019.»
On dit ici que c’est un public de connaisseurs. A deux reprises,
Stan Wawrinka a été sifflé pendant ses matches. Comprenez-vous
ce chauvinisme dans les moments tendus ?
G. Y. : «Le tournoi n’a pas été parfait. Des choses nous contrarient et
nous préoccupent. Nous avons eu notamment cette frayeur (chute d’un
panneau sur le public), mardi dernier, qui nous a fait peur et nous a
rappelé que nous ne sommes jamais à l’abri d’un accident. Celui-ci
aurait pu avoir des conséquences humaines. La question du public
est un vrai sujet. Nous avons ici des connaisseurs, avec beaucoup de
licenciés qui profitent de la billetterie avant le grand public. Mais cette
année, il y a eu deux ou trois débordements dont on n’est pas fier et
qui nous embêtent. On n’est pas à côté des spectateurs. A nous de faire
passer les bons messages. Cela fait mal au ventre quand on entend un
joueur sifflé à sa sortie. Les médias eux aussi sont un bon vecteur de
communication. Ces comportements sont très embarrassants.»
Propos recueillis par N. C.