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Gigny, des habitants lassés d’une délinquance persistante

Depuis quelques mois, une délinquance persistante touche le quartier de Gigny. (Photo d’archives jhm quotidien).

Depuis quelques mois, les habitants de plusieurs immeubles du quartier de Gigny subissent l’intrusion régulière de jeunes qui sèmeraient le désordre. Une contrariété devenue l’étincelle allumant les braises d’une révolte locative.  

Pour elle, ce sont des problèmes qui n’ont que trop duré. Alors, dans un hall d’immeuble, l’amicale CNL de défense des locataires de l’Office public de l’habitat de Saint-Dizier a convié, jeudi 15 février, des habitants du quartier de Gigny pour faire un point de situation. Afin d’agir. Ou plutôt de réagir. « Je vais commencer par demander aux locataires de parler exactement de leur vécu par rapport à tout ce qui se passe dans les immeubles Victor-Hugo, Robert-Gouby, ici [Dampierre] et Emile-Zola », tente de cadrer l’un des membres du bureau. Car la trentaine de riverains présente est tendue. Une nervosité collective quasi palpable. 

« Ils tapent à nos portes en pleine nuit » 

Que s’est-il passé pour qu’ils soient dans un tel état ? La réponse ne s’est pas fait attendre. « La porte est ouverte à tout va et il y a une équipe de jeunes qui passe et qui s’installe », déplore une locataire de Robert-Gouby. Une installation récurrente, amenant, avec elle, dans ce bloc ainsi que dans celui de Victor-Hugo, son lot de dérives : alcool, trafic de drogues, déchets dans les parties communes et autres nuisances vis-à-vis des riverains. « Là, ils tapent à nos portes en pleine nuit, à minuit, à une heure du matin, deux heures du matin », s’agace une sexagénaire de Victor-Hugo. « L’autre jour, ils ont fait de la trottinette dans les étages. On ne se sent plus en sécurité. »

Un sentiment partagé quelques heures plus tôt par une seconde locataire de l’immeuble Robert-Gouby. « Ma petite sœur ne veut plus venir manger parce qu’elle a peur au moment où elle repart. Si elle vient, je suis obligée de la raccompagner et là, j’ai des menaces du style « je vais te pisser dessus » », confie une habitante du même bâtiment, témoin d’une délinquance ne datant en rien d’hier. « Je dirais que depuis qu’il n’y a plus de concierge, il y a environ sept ans, [elle] a progressé. Il y avait beaucoup de deals de drogues. » Selon elle, la situation aurait vraiment dérapé courant 2023, avec encore du « deal », mais aussi « des engueulades, des menaces, des relations sexuelles et des déchets ». « Ils ont mis des os de poulets devant ma porte et ont pissé sur ma serrure. » 

Retour à la réunion. « Nous aussi, nous avons des squats », s’enflamme l’habitant du Dampierre animant le rassemblement. « J’en suis arrivé à dire que si l’Office ne fait rien, on va faire notre propre police. On se met à une quinzaine de mecs et chaque fois qu’il y a un problème dans les escaliers et bien, on y va. » « Et des femmes aussi », enchérit une habitante.

La police informée

Contactée par jhm quotidien, si la direction de l’OPH n’est pas d’accord en ce qui concerne le squat identifié au Dampierre, elle a eu connaissance de ceux recensés à Robert-Gouby et à Victor-Hugo. En conséquence, pour limiter « Ces entrées intempestives », la structure compte réparer les portes du second cité, et pour le premier mentionné, terminer la semaine prochaine les travaux d’interphonie. « Nous referons les locaux de poubelles et reverrons les ouvertures des caves pour éviter du passage. » La structure a également informé la police et appelle les habitants à alerter les forces de l’ordre s’ils entendent du bruit.   

Ce qu’auraient fait certains habitants. Alors, lors de la dernière permanence de quartier, ce mardi 13 février, l’habitante de Robert-Gouby a tenu à alerter le maire Quentin Brière sur cette délinquance omniprésente. Bien qu’au courant de la situation, celui-ci n’a pas pu donner d’informations actualisées. Il a alors rappelé : « C’est indispensable de porter plainte ».

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