Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Gestion des matières et déchets radioactifs : Michel Badré à Bure

Une réunion du Clis qui s’est tenue à la salle des fêtes de Bure.

Nucléaire. Le Clis a tenu son assemblée générale lundi 21 février à Bure. Un invité, Michel Badré, président de la commission « orientations » du plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR). On en sait plus sur les avis rendus.

Quand aurons-nous le nouveau plan de gestion national de gestion des matières et des déchets radioactifs, le fameux PNGMDR qui sera établi pour une durée de cinq ans ? Il a fait l’objet d’un débat public en 2019 organisé par la commission nationale éponyme. Puis, en février 2020, le ministère de la transition écologique a établi un plan de travail et a confié à une commission pluraliste le soin de formuler des avis, tout en poursuivant la concertation.

A l’œuvre sur le débat public mais aussi président de la commission orientations, Michel Badré est venu à Bure lundi à l’invitation du Clis (comité local d’information et de suivi du laboratoire de Bure) qui tenait son assemblée générale. L’ancien président de l’autorité environnementale est justement venu en dire plus sur les avis formulés par la commission.

Encore beaucoup d’interrogations

Michel Badré (au centre) a rappelé le processus qui va conduire au nouveau plan national de gestion des matières et déchets radioactifs.

 Quant au PNGMDR, il doit faire l’objet désormais d’une enquête publique avant d’être entériné. Elle aurait dû démarrer mais elle a été reportée et ne pourra pas se tenir durant la période électorale, soit pas avant la fin des élections législatives.

En tout cas, la commission, elle, a fait son travail et a formulé neuf avis « d’une trentaine de pages chacun », a souligné Michel Badré qui a cité quelques exemples mais surtout souligné que la totalité des avis rendus et transmis au ministère de la transition écologique sont publics.

Questions sur le dimensionnement de Cigéo, « ce qui doit vraiment aller dans ce centre d’enfouissement », interrogations sur les notions de réversibilité et de récupérabilité du stockage, « à tout moment ? et jusqu’à quand ? », importance de la concertation, « nous recommandons à l’Etat de suivre sur le sujet les avis du haut comité sur la transparence et l’information sur la sûreté nucléaire » mais aussi place de l’autorité de sûreté nucléaire qui « doit pouvoir juger de manière critique les décisions » sont quelques-uns des thèmes abordés par Michel Badré. L’invité du Clis a fait œuvre de pédagogie sur ces questions très complexes avant de répondre aux questions de la salle ou aux messages des participants à distance à l’occasion d’un débat apaisé.

C. C.

 « Tous les moyens sont mis sur Cigéo »

Tous les moyens sont-ils mis sur le stockage en couches géologiques profondes ?

A plusieurs reprises, Michel Badré a évoqué le souhait du Gouvernement de continuer à travailler sur les autres solutions de gestion des déchets radioactifs en l’occurrence deux autres pistes : l’entreposage en subsurface et la transmutation. Un membre de Stop Bure 55 ne comprend pas pourquoi on parle encore aujourd’hui de ces trois voies « alors que tous les moyens sont concentrés sur Cigéo. » Si Cigéo est « la solution de référence », a souligné Michel Badré, il a insisté sur le fait que les décisions du gouvernement de février 2020, publiées au Journal officiel, font état des travaux à poursuivre sur les deux autres voies.

Plusieurs interventions sont aussi allées dans un même sens : le sentiment que l’on concerte actuellement à tout va sur le projet Cigéo « alors que les décisions sont prises ». C’est aussi ce qui ressort d’un très récent état des lieux dressé par la CNDP (commission nationale du débat public) sur les questions soulevées par le public lors des débats qui touchent à la question du nucléaire.

De Notre-Dame-des-Landes … à Bure

Michel Badré est Polytechnicien, ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts en retraite. Il a consacré sa carrière professionnelle au secteur public de l’environnement, d’abord à l’Office National des Forêts puis au Ministère chargé de l’environnement. Il a été chargé de mettre en place puis de présider, de 2009 à 2014, l’Autorité environnementale. Membre du Conseil économique social et environnemental (CESE) depuis 2015, il en est vice-président depuis septembre 2018. Vice-président du comité d’éthique conjoint à l’INRA, au CIRAD et à l’Ifremer, il a été en 2017 l’un des trois membres de la mission de médiation sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Sur le même sujet...

Bure, Joinville
Projet Cigéo : la santé des populations en question
Environnement

Nucléaire. Le Clis (Comité local d’information et de suivi) du laboratoire de l’Andra à Bure (Meuse), a tenu son assemblée générale lundi 15 avril, en la salle des fêtes de(...)

Bure
Rencontres printanières : melting-pot militant contre le nucléaire 
Environnement

Depuis le 17 et jusqu’au 23 avril, des rencontres printanières anti-nucléaires et anti-autoritaires ont lieu sur Bure et ses alentours. Organisé à l’initiative de divers militants, l’évènement se veut aussi(...)

Nucléaire : le collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs en AG à Joinville en 2024.
Chaumont, Joinville, Langres, Saint-Dizier
Malgré le « lobby du nucléaire », le Cedra ne lâche rien
Environnement

Est-ce le retour du (tant attendu) soleil ou l’expression d’une forme de fatalisme face au nucléaire ? Ce samedi 6 avril, la fréquentation de l’assemblée générale du Collectif contre l’Enfouissement(...)