Gérer – L’édito de Christophe Bonnefoy
Il n’y a plus de petites équipes. C’est partiellement vrai, à observer cette première semaine de coupe du monde de football. Pour résumer, ceux qu’on attendait se sont fait peur – et ça n’est pas fini ! – et d’autres, dont la présence en Russie pouvait faire sourire les habituels condescendants, ont tout donné. Avec des fortunes diverses. Mais au moins, ont-ils fait honneur à la compétition. Et même, pour certains ont développé du beau jeu. Au revoir le Pérou, par exemple, qui aura pourtant marqué, d’une certaine façon, ce début de Mondial.
Maintenant, il y a fort à parier qu’on retrouvera, dans le carré final, des valeurs dites sûres du football mondial, même si elles n’ont pas fait rêver lors du premier tour. Si les petits poucets y sont allés à l’envie, les plus gros ont carburé à l’économie. La faute, sans doute, à une saison longue et difficile pour les stars des grands clubs. Il est à craindre qu’ils soient arrivés sur les genoux en Russie. Griezmann en est un exemple emblématique. C’est peut-être justement pour cette raison que les prétendants au titre gèrent leur effort. Autrement dit que, contrairement aux “petits”, ils ne mettent pas toutes les forces qu’il leur reste dans la bataille, dès les premières minutes. C’est la fameuse “montée en puissance” que nous vend Didier Deschamps : passer le premier tour sans encombre, ensuite affirmer sa solidité lors des matches à élimination directe, puis le cas échéant être à 100 % – soyons fous, à 200 % même -, le jour de la finale. Certes, ce plan de travail savamment pensé induit souvent un jeu terne et ennuyeux, voire des automatismes qui n’en ont que le nom. Au moins au départ. Mais après tout, les Bleus, comme les autres, n’ont qu’un seul objectif : soulever la coupe. On a presque envie de dire au final : peu importe la manière.