Georges Villa : une vente aux enchères de ses œuvres à Metz

Georges Villa (1883-1965), caricaturiste et illustrateur, repose dans le cimetière du village d’Illoud. La S.H.A.B. (Société Historique et Archéologique du Pays de Bourmont) lui consacrait il y a peu une exposition. Ce lundi 4 décembre, c’est une vente aux enchères de ses œuvres qui aura lieu à Metz.

Georges Villa fut un artiste prolifique : portraitiste, peintre de genre, mais avant tout caricaturiste et illustrateur, et particulièrement attaché à la Haute-Marne.

Il repose dans le cimetière d’Illoud, village dont son épouse Léone Becus était originaire. Ce lieu de villégiature estivale servit également de refuge à la famille lors de la Seconde Guerre, et d’inspiration pour l’artiste. Il naquit en 1883 à Montmédy, où son père, capitaine, et futur général Désiré Villa, était en garnison. Ses origines lorraines, et plus précisément vosgiennes, remontent à sa grand mère paternelle, originaire de Neufchâteau, et sa mère, du village voisin de Bazoilles-sur-Meuse.

La famille s’étant installée à Rouen, puis à Paris. A 18 ans, il suit  les cours de l’Académie Julian, contre l’avis de son père, puis en 1901, sous la pression de ce dernier, il devance l’appel pour effectuer son service militaire. En 1903, la mort prématurée de son père l’oblige, tout en poursuivant ses études aux Beaux-Arts, à gagner sa vie.

La presse représentait alors un gagne-pain relativement facile pour un jeune dessinateur et caricaturiste doué. Très vite il publia des portraits pour L’Assiette au beurre, le Rire, Arts et Sports, Chanteclair, L’Homme Libre, Comoedia illustré, l’Académie Julian.

Deux grands sujets d’intérêt : l’aviation et la gastronomie

A 21 ans, il se lie d’amitié avec le lieutenant-colonel d’Osnobichine, attaché militaire russe à Paris, qui l’introduit auprès de l’aristocratie russe qu’il va fréquenter jusqu’à la Grande Guerre, au cours de séjours à Saint-Pétersbourg ou Moscou.

La grande Guerre est la période charnière qui l’amène à traiter, aux dépens de la caricature politique ou sociétale, ses deux plus grands sujets d’intérêt : l’aviation et la gastronomie.

En 1915, après avoir été blessé et déclaré inapte pour l’infanterie, il s’engage immédiatement dans l’aviation dont il avait admiré les pionniers. Après-guerre, il illustrera de nombreux ouvrages et revues aéronautiques, réalisera des publicités pour diverses firmes, et exécutera affiches, programmes et menus pour le ministère de l’Air, dont il fut nommé peintre officiel.

Concernant son second centre d’intérêt, ce gourmand illustrait déjà avant-guerre les menus de restaurants ou brasseries parisiennes, puis dans les années vingt a réalisé nombre de portraits de cuisiniers et gastronomes, dont le plus célèbre de l’époque, Curnonsky, avec qui il fondera en 1947 la Société des Compagnons de la belle Table. Il sera admis en 1948 à l’Académie des Gastronomes.

Georges Villa est un témoin du Paris des Années Folles où il s’installe en famille, au pied de Montmartre, et y côtoie écrivains, éditeurs, artistes ou cinéastes.

Une vente rare

Sa fréquentation du monde des spectacles l’oriente naturellement vers la production d’affiches, et il s’essaie également à la publicité, et même à la décoration d’intérieurs.

Laurent Thomas, commissaire-priseur à Metz, organise ce lundi 4 décembre à 14 h 30 à Est Enchères, une vente aux enchères de l’atelier de Georges Villa.

A cette occasion, environ 300 lots de peintures, dessins ou estampes provenant de son ancienne propriété d’Illoud seront livrés aux amateurs qui pourront s’offrir un échantillon de sa riche et éclectique production. Cette rare vente aux enchères prolongera l’exposition à Bourmont, organisée par la S.H.A.B. (Société Historique et Archéologique du Pays de Bourmont) en 2022.