Gauthier Onclin remporte le 28e Tournoi Future de Saint-Dizier

Après une finale palpitante, le Tournoi Future de Saint-Dizier a consacré le Belge Gauthier Onclin, vainqueur du Russe Alibek Kachmazov (3-6, 7-6 (7/3), 7-5), dimanche 31 mars. Il retrouve la victoire après avoir perdu des places au classement ATP.

Les hostilités ont démarré de manière prometteuse pour le suspense : Kachmazov a fait preuve d’une entame de match solide, entaché de peu d’erreurs, face à un Gauthier Onclin très résistant. Une fois le premier jeu conclu sur un ace par le Russe, la machine a été lancée.

La réponse de Gauthier Onclin ne s’est pas faite attendre sur le second jeu. Les deux hommes se sont suivis, avec un très léger avantage à Kachmazov, qui avait toujours un petit avantage sur le Belge (3-2). Ce premier set était surtout le théâtre d’échanges puissants et précis, de services redoutables et entachés de très peu d’erreurs.

Il faut dire que, quand deux hommes classés dans le Top 300 de l’ATP se retrouvent en finale, cela commence à ressembler à quelque chose ! Kachmazov et Onclin n’ont cessé de se suivre l’un et l’autre durant un premier set ô combien disputé (3-3). Mais, une nouvelle fois, le Russe a réussi à se défaire de l’abnégation de son adversaire, un poil moins constant, pour reprendre l’avantage (4-3).

Kachmazov a fait le break après une double faute d’Onclin et a taillé la route vers le gain du premier set (5-3). Le Belge a bien tenté d’empêcher cette issue (30-15), avant que son rival ne plie l’affaire sur deux balles out successives du premier cité (6-3). C’est à partir de cet instant que le niveau de jeu s’est élevé entre les deux hommes.

Tendance inversée par Onclin

Certains arbitres, observateurs, avaient remarqué que Gauthier Onclin “avait tendance à démarrer en mode diesel”. Le Belge a effectivement entamé son match de manière moins probante que Kachmazov et ce dernier n’a pas manqué de dérouler.

Gauthier Onclin n’avait d’autres choix que de réhausser son niveau de jeu pour ne pas voir la victoire finale lui échapper. Sa résistance était vaine sur les deux premiers jeux, face à une tête de série N°1 à la grosse force de frappe et au jeu serein (2-0).

Alibek Kachmazov a laissé plusieurs avantages à Gauthier Onclin, lequel n’a su en profiter pour revenir dans le match. Lorsque le premier cité en a bénéficié, il ne s’est pas fait prier pour infliger un “3-0” à son rival, visiblement désabusé.

Cette tendance ne s’est pas vraiment inversée dans l’immédiat : Kachmazov savait conclure ses jeux, quand Gauthier Onclin n’était pas en mesure de tenir durablement un avantage.

Le Belge a réussi tout de même à prendre un jeu, après en avoir perdu un autre (1-4). Kachmazov ne forçait pas son jeu au delà du raisonnable, sachant que lui ne courait pas après le score. Onclin, en revanche, devait jeter un peu plus de forces dans la bataille, ce qui lui a permis de réduire le score (2-4).

L’espoir est même revenu dans l’esprit de la tête de série N°2, quand le N°1 commettait de plus en plus d’erreurs dans les échanges : enfin Gauthier Onclin avait réussi à parfaire son jeu (3-4).

Le Belge a effectué une somptueuse “remontada”, qui a finalement poussé un Kachmazov serein jusqu’au tie-break (6-6). Celui-ci a démarré sur les chapeaux de roue pour Onclin (2-0, puis 4-1). La sérénité de Kachmazov a laissé place à un cri de rage à ce moment là, lorsqu’il a cru voir la balle out.

Le deuxième set a alors été la propriété de Gauthier Onclin, avec la manière. Le “diesel” a tardé à se mettre en marche, mais il était désormais prêt pour le sprint final (7-6 (6/3).

Duel acharné

Il était écrit que cette finale du Tournoi Future 2024 ne devait être expédiée en deux sets : il fallu une troisième manche pour départager les deux premières têtes de série de cette compétition.

Kachmazov a dégainé le premier, avec un premier jeu conclu très sèchement (40-0), puis un deuxième (2-0). La réplique d’Onclin a été renvoyée dans la foulée (3-1), même si celui-ci s’est offert un superbe point, à mi-jeu, d’un amorti quasiment à bout portant.

Comme au début du second set, le Belge était mené sur quelques détails qui ont eu leur importance (4-2). Et de la même façon, il a recollé à Kachmazov, qui avait idéalement débuté (4-4). 

Mais Gauthier Onclin a tenu bon jusqu’au bout, malgré les assauts du Russe : ce dernier n’a pu pousser jusqu’au tie-break. Le Belge remporte ainsi le Tournoi de Saint-Dizier, 28e du nom, et s’offre par la même occasion 25 points au classement ATP. Le tout après trois heures de match !

Bastien Dauby

b.dauby@jhm.fr

Les déclarations « Ça a été dur à tenir »

Gauthier Onclin (vainqueur du Tournoi Future) : « On peut dire que j’ai démarré lentement le premier set, mais c’est surtout Alibek (Kachmazov) qui l’a mieux négocié. Jusqu’au deuxième, à 6-3, 4-1, il n’y avait pas grand chose à faire, il était très fort. Mais j’ai essayé de m’accrocher et ça a finalement payé. Quand j’ai recollé à 4-3, j’ai su qu’il y avait quelque chose à faire, d’autant que le revers est l’une de mes armes. Conclure pour un trophée n’est jamais facile, mais j’ai tenu bon. Je serai un peu juste pour aller à Roland-Garros, mais ces 25 points feront du bien, surtout avec la baisse des points sur les tournois Challenger. »

Alibek Kachmazov (finaliste du Tournoi Future : « Quand j’étais à 6-3, 5-3, j’étais plutôt en contrôle dans ce match. J’aurais dû être plus concentré à la fin du deuxième set, mais ça a été dur à tenir. Je ne vis pas trop mal cette défaite, même s’il y a tout de même de la frustration. Désormais, je me concentre sur les tournois Challenger en Corée du Sud. »

Nicolas Vial (directeur du Tournoi Future) : « On a eu une très belle finale ! Il était plutôt attendu que ce dernier match soit bouclé en une heure et quart et finalement, Gauthier Onclin s’en est sorti. S’il la rejouait une centaine de fois, il en perdrait peut-être tout autant. Quand on ne lâche rien, on s’en sort toujours. C’est l’une des plus belle finales qu’on ait eu ! »

Recueillis par B. D.

Le Tournoi Future en quelques chiffres

7 : Avec la victoire de Gauthier Onclin, la Belgique a obtenu sa septième victoire sur le Tournoi Future de Saint-Dizier. Soit deux fois moins que la France, qui en reste à quatorze. Alibek Kachmazov aurait pu apporter sa première à la Russie (en excluant le fait qu’il ait joué sous bannière neutre) et imposer une huitième nation au palmarès du tournoi.

13 : Soit le nombre d’arbitres mobilisés sur l’entièreté du Tournoi Future de Saint-Dizier. Certains, pour la plupart, font leurs gammes dans l’arbitrage international. Le groupe comprend les trois arbitres de chaise et la dizaine d’arbitres de ligne qui ont opéré durant tout la compétition.

50 : Nicolas Vial, directeur du Tournoi Future de Saint-Dizier, a avancé le nombre de 50 bénévoles pour la tenue de l’évènement. Chacun d’entre eux est réparti pour les navettes, la restauration, l’installation des courts et de la tribune, ainsi que dans l’administration.

200 : Le nombre de kilomètres par heure de la balle. Ces vitesses folles sont atteintes lors des services, où les joueurs mettent le plus de puissance dans la raquette. Les places dans le Top 300 des deux finalistes légitiment volontiers cette estimation lors du tournoi. Mais il y a encore du chemin pour atteindre le record absolu : 263 km/h, réalisé par l’Australien Sam Groth, au Tournoi Challenger 2012, en Corée du Sud.

300 : Il s’agit de la capacité totale de la tribune, installée le long du court central de l’Espace Jean-Meffert. Dimanche 31 mars, pour la finale, il était quasiment comble et la présence estimée faisait état de 200 personnes, voire plus. Pas mal, pour un dimanche pascal !

B. D.