Gasquet le maudit !
Hier, le Français Richard Gasquet a été héroïque face au Suisse Stanislas Wawrinka. Menant deux manches à rien, le Biterrois a été finalement sorti en cinq manches et plus de quatre heures de jeu, trahi par son physique (6-7, 4-6, 6-4, 7-5, 8-6) ! Tsonga est le dernier Français en lice.
Le match le plus intense, en terme de niveau de jeu et de dramaturgie a sans contestation été disputé, hier, sur le court Suzanne-Lenglen, entre Richard Gasquet et Stanislas Wawrinka, têtes de séries N°7 et 9, en huitièmes de finale. Il n’y aura donc qu’un Français, Jo-Wilfried Tsonga, en lice, cet après-midi, contre Roger Federer, pour tenter de soulever le trophée, dimanche, trente ans après le succès de Yannick Noah.
Et pourtant, l’affaire semblait bien embarquée pour Gasquet, qui menait deux manches à rien (7-6, 6-4), après avoir très bien géré le jeu décisif, avec un passing de revers dont il a le secret, quelques défenses exceptionnelles et une attaque en coup droit du Vaudois de très peu dehors. Profitant de cette dynamique, le chevalier Gasquet breake deux fois le Suisse, qui se fait retirer un strap à la cuisse droite puis masser à un changement de côté, pour mener 5-1 dans le deuxième set. Tous les voyants sont au vert, quand la machine Gasquet s’enraye. Le Sudiste commence à enchaîner quelques erreurs (5-4). Sans conséquence car le Mousquetaire plie l’affaire sur un ace (6-4).
Dans la troisième manche, Wawrinka, plus offensif et pré- cis, prend le dessus sur la fin (6-4), malgré deux balles de break pour Gasquet à 2-2, bien sauvées par l’Helvète, qui retrouve sa première balle. En fin de quatrième set, Gasquet est dos au mur, mais il sauve, comme au premier set, de nom- breuses balles de break, la plu- part sur des coups gagnants, pour recoller à 4-4. Sur le jeu suivant, le N°2 français se procure une occasion de servir pour le match, mais Wawrinka recolle par un nouvel ace et le Tricolore finit par plier (7-5).
Stanislas Wawrinka bourreau des Français
La dernière manche a des allures de corrida, avec une ambiance énorme. Gasquet semble bien émoussé puisqu’il se fait masser à plusieurs reprises la jambe. Tout le monde se dit alors qu’il va craquer physiquement car son déplacement est de plus en plus aléatoire. Que nenni ! A 5-5, Gasquet se procure deux balles de break après un magnifique lob de coup droit. Mais son passing en revers puis un coup droit forcé ne trouvent pas la mire. L’occasion est passée ! Wawrinka, plus frais, finit par empocher la mise à l’issue d’un duel de titans. «C’était un match de dingue. Richard a joué superbement et j’ai joué l’un des meilleurs niveaux de ma carrière dans les trois derniers sets. L’atmosphère de coupe Davis était vraiment magnifique», s’est réjoui le Suisse, qui va jouer Nadal, très facile vainqueur de Nishikori, en quarts de finale. Pour le perdant, la pilule est dure à avaler, pour sa quinzième défaite en seize huitièmes de finale en Grand Chelem ! «J’ai eu des occasions. C’est vraiment dur, car je ne peux pas faire plus. Stan était plus frais que moi sur la fin. Cela se joue sur un détail, un passing de revers et un coup droit que je manque. C’est une énorme tristesse. Ce match n’était pas pour moi. Mon adversaire avait un plus gros physique que moi, il a toujours bien servi sur la fin et j’ai beaucoup couru. Je remercie le public de ses encouragements. Je n’ai pas eu de réussite.» Si Gasquet est éliminé, il a su jouer avec le public acquis à sa cause, ce qui est nouveau chez lui. Wawrinka est bien le bourreau des Français car il y a deux ans, il avait déjà éliminé Tsonga après avoir remonté un handicap de deux sets !
Pour les favoris, Nadal, le jour de ses 27 ans, a rassuré contre Nishikori et Djokovic, qui ren- contrera le vétéran Tommy Haas (35 ans), facile vainqueur de Youzhny, a lâché son premier set du tournoi contre Kohlschreiber. Chez les filles, il n’y a pas eu de surprise. Sharapova, Jankovic, Azarenka, très impressionnante contre Schiavone et Kirilenko, se sont logiquement imposées et ont composté leur ticket pour les quarts de finale.
Nicolas Chapon